Mort d'Elizabeth II : que pèsent les anti-monarchie au Royaume-Uni ?
Avec la mort de la reine Elizabeth se pose la question de l'avenir de la monarchie. Charles III est loin de posséder la popularité de sa mère, ce qui pourrait donner des arguments à ceux qui militent pour une république.
"Republic", le nom parle de lui-même. Ce mouvement, dirigé par un homme qui s'appelle Graham Smith, veut l'abolition de la monarchie. Ils militent pour un chef d'État élu et non-partisan, c'est-à-dire qui ne dirige pas l'action du gouvernement, mais qui serait le gardien de la constitution et empêcherait les éventuels dérapages d'hommes politiques – qui seraient tentés de bafouer les règles.
Pour eux, la monarchie actuelle est "antidémocratique" et coûte trop d'argent au contribuable britannique. Avec l'avènement d'une république, les membres de la famille royale deviendraient des citoyens comme les autres. En dehors du mouvement "Republic"', il existe aussi des républicains dans les partis politiques existants : à l'aile gauche du parti travailliste et certains minoritaires chez les conservateurs.
It’s quite likely that the royals couldn’t afford Balmoral if they paid inheritance tax at the time of each succession. Their wealth is thanks largely to our generosity and their determination to pay as little back as possible.
— Graham Smith ️ (@GrahamSmith_) September 6, 2022
Dans l'opinion, les partisans d'une république sont minoritaires mais pas résiduels. D’après un sondage effectué au moment du jubilé en juin 2022, 25% des Britanniques se disaient favorables à une république après le règne d'Elizabeth. Chez les jeunes, 37% sont pro-républiques et 40% sont contre. En Écosse, tentée par l’indépendance, il y a 36% de pro-républiques et 45% contre.
Quid dans les pays du Commonwealth ?
L'idée d'une république peut aussi se mettre à progresser dans certains pays du Commonwealth, sur lesquels les Windsor règnent. Dans les Caraïbes, la Barbade est devenue une république en 2021 et la reine Elizabeth a donc cessé d'en être le chef de l'État. En Jamaïque, le Premier ministre estimait, en mars, qu'il est inévitable que son pays devienne une république. Le désormais roi Charles III a même dit aux États de Commonwealth, en juin, qu'ils étaient libres d'abandonner le giron de la monarchie.
Pour en revenir au Royaume-Uni, la république reste une perspective lointaine. Certains font d'ailleurs remarquer que ce pays est déjà une "république qui ne dit pas son nom", avec un souverain sans pouvoir politique, le comparant avec la République française où le président est quasiment un monarque.
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