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Attaque en Syrie : "Tous les grands acteurs sont embarrassés parce qu'ils sont mis au pied du mur"

David Rigoulet-Roze, enseignant et chercheur à l'Institut Français d'Analyse Stratégique, était l'invité de franceinfo. Il est revenu sur l'attaque chimique en Syrie qui a fait 70 morts mardi. "Si le régime syrien est à l'origine de cette attaque, cela veut dire qu'il y a un sentiment d'impunité" a-t-il dénoncé. 

Article rédigé par franceinfo
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Le représentant permanent de la Russie à l'Onu, Vladimir Safronkov échange avec un assistant le 5 avril 2017 durant la réunion de crise suite à l'attaque chimique à l'Onu.  (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Les condamnations sont unanimes après l'attaque en Syrie qui a fait plus de 70 morts, mardi 4 avril. L'ONU veut enquêter mais cela semble "compliqué", a estimé David Rigoulet-Roze, enseignant et chercheur à l'Institut Français d'Analyse Stratégique (IFAS). Selon lui, le régime syrien semble persuadé que "rien ne peut l'ébranler".

franceinfo : L'ONU veut enquêter. Comment va-t-elle faire ? Bachar Al-Assad va-t-il laisser l'organisation enquêter si facilement ?

David Rigoulet-Roze : C'est tout le problème. La résolution 2235 du 7 août 2015 qui instaure un mécanisme d'enquête conjoint OIAC/ONU et permet de lancer des enquêtes pour vérifier, identifier les donneurs d'ordre éventuels. Le problème est la politique d'obstruction systématique du régime qui bloque l'accès à certaines informations, comme les plans de vols des avions. C'est toute la difficulté de la situation.

Selon vous, s'agit-il de gaz sarin ?

Il faut attendre la confirmation des spécialistes mais les symptômes cliniques renverraient vers un neurotoxique de type sarin. Ce qui pose la question de l'origine du stock. Normalement, dans le cadre du désarmement chimique qui a été entériné le 14 octobre 2013, avec la ratification par le régime de Damas de la convention sur l'interdiction des armes chimiques, la quasi-totalité du stock syrien a été neutralisé. Mais le régime a visiblement conservé un reliquat de ce dont il disposait. S'il est à l'origine de cette attaque, cela veut dire qu'il y a un sentiment d'impunité qui prévaut, associé à la certitude que rien ne peut l'ébranler.

Moscou est-il embarrassé par la situation ?

Moscou est embarrassé, mais aussi le président Trump. Il avait, dans un premier temps, évoqué le caractère répréhensible de l'opération. Tous les grands acteurs sont très embarrassés parce qu'ils sont mis au pied du mur. Le régime se sent quasiment intouchable. Envisager des sanctions a un sens juridiquement. Mais sur le plan politique, il y a un blocage avec les vetos russes et chinois dès lors qu'il y a des demandes d'enquêtes sur des évènements précédents.

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