Mélina Boughedir échappe à la peine de mort. La Française a été condamnée, dimanche 3 juin, à la perpétuité pour appartenance à l'Etat islamique par un tribunal irakien, à l'issue d'une audience de 50 minutes. Cette peine équivaut à vingt années de réclusion au regard de la législation irakienne actuelle.Précision: depuis la réforme du code pénal irakien, la peine de "perpétuité" se traduit par 20 ans de détention.Il est donc correct de parler de peine à perpétuité, tout en sachant qu'il ne s'agira pas de "perpétuité réelle", mais que Mélina #Boughedir sortira dans 20 ans.— Nicolas Henin (@N_Henin) 3 juin 2018"Envoyé spécial" avait suivi son premier procès : à l'époque, Mélina Boughedir avait écopé d'une peine de sept mois de prison pour "entrée illégale" en Irak, mais la justice irakienne a ensuite décidé, en avril, de la rejuger pour "terrorisme". La Française de 27 ans a accompagné son mari parti combattre dans les rangs du groupe Etat islamique. Elle a été arrêtée durant l'été 2017 à Mossoul, ancien fief de Daech. "Je me demande ce que j'ai fait""Je suis innocente", a-t-elle lancé dimanche au juge en français, tandis qu'un traducteur l'assistait. "Mon mari m'a dupée et ensuite il a menacé de partir avec les enfants", a-t-elle plaidé tout en présentant ses excuses. A l'issue de son procès, la jeune femme de 27 ans s'est tournée vers les médias en larmes : "Je me demande ce que j'ai fait, si j'ai fait le bon choix de renvoyer mes enfants en France, d'être séparée d'eux."Je ne comprends rien à ce qui arrive, quelle preuve ont-ils ?Mélina Boughedirà franceinfoSamedi, l'un des avocats français de Mélina Boughedir, William Bourdon, avait affirmé à l'AFP qu'il existait de "lourdes interrogations sur les pressions qui auraient été exercées par la France pour provoquer un nouveau procès". Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait estimé jeudi que la Française devait être jugée dans ce pays, provoquant la colère des avocats de Mélina Boughedir.