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Attaques terroristes dans l'Aude : où en est l'enquête ?

Deux personnes ont été placées en garde à vue et des notes faisant allusion à l'organisation Etat islamique ont été trouvées au domicile du tueur.

Article rédigé par franceinfo - Juliette Campion
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Publié Mis à jour
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Perquisition de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) au domicile de Radouane Lakdim, dans la cité Ozanam (Carcassonne), le 23 mars 2018.  (ERIC CABANIS / AFP)

Les investigations avancent pour tenter de déterminer ce qui a poussé Radouane Lakdim, un Franco-Marocain de 25 ans, à perpétrer les attaques terroristes de Carcassonne et de Trèbes (Aude), vendredi 23 mars. Les enquêteurs ont mené des perquisitions quelques heures à peine après la fin de l'assaut du GIGN dans le magasin Super U où le terroriste retenait des otages. Franceinfo fait le point sur les premiers éléments de l'enquête, confiée à la Sous-direction antiterroriste (Sdat), à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Direction centrale de la police judiciaire (DIPJ) de Montpellier.

Un profil de petit délinquant

L'homme était fiché S depuis 2014 pour ses liens avec la "mouvance salafiste", a indiqué le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. Le casier judiciaire de Radouane Lakdim affiche deux condamnations : un mois de prison avec sursis en 2011 pour port d'arme prohibé et un mois de prison ferme purgé en 2016 pour usage de stupéfiants et refus d'obtempérer.

"Il était connu pour des faits de petite délinquance, nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation, mais il est passé à l'acte brusquement", a affirmé le ministre de l'Intérieur, précisant que le tueur avait agi "seul". Mais les enquêteurs cherchent à savoir s'il a pu bénéficier de l'aide de complices en amont. Ils tentent notamment de connaître la provenance de son arme.

Des notes liées à l'Etat islamique retrouvées

Lorsqu'il est entré dans le Super U de Trèbes, vers 10h15, vendredi, Radouane Lakdim a crié : "Allah akbar" ("Dieu est le plus grand"). Il a clamé être un "soldat" de l'organisation Etat islamique (EI), selon le procureur de Paris, François Molins. Se disant "prêt à mourir pour la Syrie", il a demandé "la libération des frères" avant d'ouvrir le feu, tuant par balle un employé et un client.

Moins d’une heure après l'assaut du GIGN, l’EI a revendiqué les attaques dans un communiqué de son organe de propagande Amaq. Des notes "faisant allusion" à l'organisation terroriste ont été retrouvées dans un calepin, lors d'une perquisition menée au domicile du terroriste vendredi soir, a appris franceinfo de source judiciaire.

Au cours de cette perquisition, "des supports numériques" ont également été découverts, plus précisément un téléphone portable et un disque dur d'ordinateur. Tous deux sont en cours d'analyse par les enquêteurs. De quoi, peut-être, en savoir plus sur d'éventuelles complicités.

Des explosifs découverts dans le magasin

Une fois l'assaut terminé, les forces de l'ordres ont découvert, à l'intérieur du magasin Super U, trois engins explosifs de confection artisanale, une arme de poing de calibre 7,65 et un couteau de chasse, a-t-on appris de source judiciaire. On ne connaît pas la nature exacte des engins explosifs, mais selon les informations de France 2, il s'agit "d'explosifs assez rudimentaires mais fonctionnels"

Deux proches du tueur placés en garde à vue

Une personne "qui partageait la vie" de Radouane Lakdim, c'est-à-dire sa compagne, âgée de 18 ans, a été placée en garde à vue dès vendredi soir à Carcassonne.

Un mineur de 17 ans, né en 2000, a également été placé en garde à vue dans la nuit de vendredi à samedi, pour "association de malfaiteurs terroristes criminelle", d'après une source proche de l'enquête. Il s'agit d'un des meilleurs amis, et également voisin, de Radouane Lakdim. Il n'était pas fiché S et n'est connu des services de police que pour des affaires de stupéfiants.

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