Quatre signes que la tension monte dangereusement entre les Etats-Unis et l'Iran
Donald Trump a reconnu vendredi avoir fait machine arrière après avoir approuvé des frappes aériennes contre trois cibles iraniennes.
Le face-à-face entre les deux pays ennemis fait craindre un embrasement. La tension monte entre les Etats-Unis et l'Iran depuis qu'un drone américain a été abattu, jeudi 20 juin, par Téhéran, qui affirme qu'il se trouvait dans son espace aérien. Ce que les Américains contestent. Au lendemain de cette escalade, l'Iran a averti qu'il défendrait son territoire contre toute attaque. Les rapports entre l'Iran et les Etats-Unis ne cessent en tout cas de se dégrader depuis le retrait américain en mai 2018 de l'accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions économiques.
1Un drone américain a été abattu
Ces dernières 24 heures, Téhéran et Washington se sont livrés à une guerre de communication sur la localisation exacte du drone de l'US Navy au moment où il a été abattu. L'Iran a assuré vendredi disposer de preuves "irréfutables" montrant que l'engin était entré dans son espace aérien. Le régime affirme avoir retrouvé des débris dans ses eaux territoriales.
D'après Téhéran, l'engin américain aurait été abattu par un missile "3-Khordad" tiré par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran, après avoir lancé deux avertissements. "Malheureusement, étant donné qu'ils n'ont pas répondu (...) et n'ont pas dévié de leur trajectoire, on a été obligé de l'abattre", a déclaré un responsable militaire.
Des affirmations démenties par Washington. Pour l'état-major américain, le drone a été abattu par un missile sol-air au-dessus du détroit d'Ormuz. Le Pentagone a expliqué que l'avion sans pilote n'avait "à aucun moment" violé l'espace aérien iranien. Donal Trump a ensuite qualifié sur Twitter cet incident "d'énorme erreur".
Iran made a very big mistake!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) June 20, 2019
2 Un raid aérien a été annulé in extremis
Selon les informations du New York Times (en anglais), qui cite de hauts responsables militaires américains, Donald Trump a initialement approuvé des frappes de représailles contre "une poignée de cibles iraniennes, comme des radars et des batteries de missiles".
"La première phase de l'opération avait commencé lorsqu'elle a été annulée", affirme le journal en citant un haut responsable du gouvernement. "Les avions étaient en l'air et les navires en position mais n'avaient encore tiré aucun missile quand l'ordre d'arrêter est tombé", précise le New York Times.
Ces révélations du New York Times ont été confirmées par Donald Trump lui-même sur Twiter. "Dix minutes avant les frappes, je les a annulées", a-t-il écrit. Le président américain a précisé que ces frappes devaient viser trois sites.
....On Monday they shot down an unmanned drone flying in International Waters. We were cocked & loaded to retaliate last night on 3 different sights when I asked, how many will die. 150 people, sir, was the answer from a General. 10 minutes before the strike I stopped it, not....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 21 juin 2019
3Les compagnies aériennes évitent la région
Par mesure de précaution, l'Administration aéronautique fédérale des Etats-Unis a interdit "jusqu'à nouvel ordre" aux compagnies aériennes américaines de survoler l'espace aérien contrôlé par Téhéran au-dessus du Golfe et du golfe d'Oman. Les autorités justifient cette décision par "la tension politique croissante dans la région".
Vendredi, les compagnies aériennes KLM, Lufthansa, Qantas, Singapore Airlines et Malaysia Airlines ont fait savoir qu'elles avaient également décidé d'éviter le détroit d'Ormuz, situé dans la zone où l'Iran a abattu un drone militaire américain. Air France a fait savoir qu'elle n'était pas concernée, ses avions ne survolant pas cette zone.
4Les cours du pétrole flambent
Le détroit d'Ormuz, où a été abattu le drone américain, est un point de passage stratégique pour l'approvisionnement mondial de pétrole. Déjà en hausse, le cours du baril de WTI, référence à New York, a augmenté de 5,4% après une première réaction de Donald Trump sur Twitter. Il s'établit ainsi à 56,65 dollars au terme de la plus forte hausse de l'année sur une séance. A Londres, le baril de Brent a gagné 4,3% à 64,45 dollars.
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