Nucléaire iranien : Téhéran affirme avoir commencé à enrichir de l'uranium à 60% dans l'usine de Fordo

L'Iran a annoncé, mardi 22 novembre, avoir commencé à produire de l'uranium enrichi à 60% dans son usine de Fordo. Ce seuil de 60% dépasse largement celui de 3,67% fixé par l'accord de 2015 entre Téhéran et les Occidentaux visant à empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique, pour lequel un uranium enrichi à 90% est nécessaire. Aux termes de cet accord, l'Iran avait accepté de geler ses activités d'enrichissement à Fordo, une usine souterraine située à 180 km au sud de Téhéran.

Le pacte de 2015 offre à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange de garanties permettant d'assurer que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique, un objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre. Mais après le retrait de cet accord des Etats-Unis en 2018, sous l'impulsion de Donald Trump, et le rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations.

"Les pressions ne changent rien"

En janvier 2021, Téhéran avait enclenché en janvier 2021 le processus destiné à produire de l'uranium enrichi à 20% dans l'usine de Fordo. Puis, en avril 2021, l'Iran avait annoncé avoir commencé à produire de l'uranium enrichi à 60% sur le site de Natanz. "Les pressions politiques ne changent rien", a déclaré Mohammad Eslami, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), cité par l'agence officielle Isna. L'Iran entend ainsi répondre à l'adoption par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) d'une résolution critiquant le manque de coopération de Téhéran, présentée par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France.