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L'accord sur le nucléaire iranien salué par les grandes puissances, mais décrié par Israël

Pour Barack Obama l'accord conclu dans la nuit est "une première étape importante". Le Premier ministre israélien juge, au contraire, qu'il est "mauvais". Voici les principales réactions.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 20 novembre 2013 à Moscou (Israël). (ALEKSEY NIKOLSKYI / RIA NOVOSTI / AFP)

L'Elysée, le président américain, son homologue iranien, le ministre russe des Affaires étrangères : tous ont salué l'accord historique sur le nucléaire iranien, dimanche 24 novembre, quelques heures après sa conclusion dans la nuit à Genève (Suisse). Seul Israël, qui n'a plus de relation officielle avec l'Iran depuis 1979, fait figure d'exception. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fustigé un "mauvais accord", avant de parler "d'erreur historique".

Francetv info revient sur les principales réactions à cet accord.

Pour François Hollande, "un pas dans la bonne direction"

"L'accord intérimaire adopté cette nuit représente un pas important dans la bonne direction" et "constitue une étape vers l'arrêt du programme militaire nucléaire iranien, et donc vers la normalisation de nos relations avec l'Iran", se félicite François Hollande, dans un communiqué diffusé par l'Elysée.

Cet accord "respecte les exigences posées par la France en matière de stocks et d'enrichissement d'uranium, de suspension de la mise en service de nouvelles installations, de contrôle international", précise-t-il. "La France continuera de se mobiliser pour parvenir à un accord final sur ce sujet", ajoute le chef de l'Etat.

Pour Barack Obama, "une première étape importante"

Le président des Etats-Unis qualifie de "première étape importante" l'accord, tout en soulignant que d'"énormes difficultés" persistaient dans ce dossier. Lors d'une intervention solennelle tard dans la soirée depuis la Maison Blanche, Barack Obama assure que cet accord obtenu à l'arraché à Genève "barre le chemin le plus évident" de la République islamique vers une bombe atomique. "Pour la première fois en presque une décennie, nous avons arrêté les progrès du programme nucléaire iranien, et des volets cruciaux du programme seront annulés", ajoute le président américain.

Des responsables américains ont nié que l'accord reconnaisse le droit des Iraniens à enrichir de l'uranium, malgré les affirmations en ce sens de Téhéran dans la nuit de samedi à dimanche.

Pour Hassan Rohani, le principe de l'enrichissement en Iran accepté

Le président iranien salue l'accord, en ajoutant que les sanctions contre son pays ont commencé à se fissurer. "Dans l'accord, le droit à l'enrichissement d'uranium sur le sol iranien a été accepté (...) et la structure des sanctions a commencé à se fissurer", affirme Hassan Rohani dans d'une déclaration retransmise par la télévision d'Etat. Il a aussi répété que "l'Iran n'a jamais cherché et ne cherchera jamais à fabriquer l'arme atomique".

Le guide suprême de la Révolution islamique iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, est lui aussi satisfait. Selon lui, l'accord conclu à Genève sur le programme nucléaire iranien constitue la base de nouveaux progrès et les prières des Iraniens ont contribué à son succès.

Pour Benjamin Netanyahu, "une erreur historique"

En froid avec les Etats-Unis, Israël ne cache pas son amertume dimanche après le "mauvais accord" sur le nucléaire. Le pays n'exclut pas une opération militaire contre l'ennemi juré iranien. Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman dénonce "la plus grande victoire diplomatique de l'Iran".

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est aussi rapidement monté au créneau. "C'est un mauvais accord qui offre exactement ce que l'Iran voulait: la levée partielle des sanctions et le maintien d'une partie essentielle de son programme nucléaire", a déploré son bureau dans un communiqué. "L'accord permet à l'Iran de continuer à enrichir l'uranium, laisse en place les centrifugeuses et lui permet de produire des matières fissiles pour une arme nucléaire", a-t-il ajouté. Il a ensuite considéré cet accord comme une "erreur historique".

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