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Nucléaire iranien : ce que contient l'accord historique trouvé à Genève

Les 5+1, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont trouvé un point d'accord avec l'Iran. Les mesures point par point.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De gauche à droite, le ministre des Affaires étrangères iranien Javad Zarif, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius se félicitent de l'accord trouvé sur le nucléaire iranien, le 24 novembre 2013 à Genève (Suisse). (DENIS BALIBOUSE / REUTERS)

C'est une entente historique. Après quatre jours de négociations difficiles sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, les 5+1, soit les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, sont parvenus à un accord avec l'Iran, au milieu de la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre à Genève (Suisse). Il apporte un espoir pour sortir d'une crise qui dure depuis plus de dix ans.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, adepte des réseaux sociaux, a annoncé l'accord sur Twitter :

L'accord a été largement salué par la communauté internationale, à l'exception d'Israël, qui dénonce un "mauvais accord". Le texte n'est que préliminaire - il s'agit d'un accord intérimaire de six mois - mais doit permettre de rétablir pas à pas la confiance entre Téhéran et les grandes puissances, après des décennies de tensions avec l'Occident. 

Francetv info explique ce que contient ce texte, dont les grandes lignes ont été dévoilées dans un communiqué publié sur le site de la Maison Blanche.

Une limite claire à l'enrichissement d'uranium

L'Iran s'engage à d'arrêter d'enrichir l'uranium au-dessus de 5%. Le pays s'engage aussi à démanteler les installations servant à enrichir au dessus de ce seuil, et à ne pas installer de nouvelles centrifugeuses. Téhéran doit notamment interrompre les opérations sur son site d'Arak, un réacteur à eau lourde situé dans le nord du pays et jugé très suspect par les occidentaux. Enfin, l'Iran s'engage à neutraliser son stock existant d'uranium enrichi à 20%.

Ce sujet de l'enrichissement était au coeur du dossier : l'enrichissement de l'uranium à des taux supérieurs était le principal reproche fait par les occidentaux à l'Iran, qu'ils soupçonnent de travailler à un programme nucléaire militaire. Pour rappel, lorque l'uranium est enrichi entre 3% et 5%, il sert à alimenter les centrales nucléaires pour la production d'électricité. Pour fabriquer une bombe nucléaire, l'enrichissement doit être poussé au moins jusqu'à 90%, comme l'illustre une infographie du Monde.fr .

Paradoxalement, chaque camp interprète cet encadrement de l'enrichissement comme une victoire. Du côté iranien, Mohammad Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères, estime que le programme atomique de son pays se voit "reconnu" par l'accord. Tandis que dans le camp américain, le secrétaire d'Etat John Kerry souligne que l'accord ne fait aucune mention d'un "droit" à l'enrichissement.

La transparence et l'accès aux installations

Les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pourront se rendre sur les sites de Natanz et de Fordow, auront accès aux installations permettant de fabriquer les centrifugeuses et aux mines d'uranium. Ils recevront en outre des informations détaillées sur la conception du réacteur d'Arak.

La Maison Blanche qualifie cette transparence de "sans précédent", là où les occidentaux ont souvent reproché à Téhéran de ne pas jouer le jeu du contrôle international.

Un allègement des sanctions

Pour le peuple iranien, c'est la contrepartie tant attendue de l'accord : un allègement des sanctions économiques qui plombent l'économie du pays.

Les Occidentaux se sont engagés à ne pas mettre en place de nouvelles sanctions dans les six mois, et à lever "provisoirement et de manière réversible" certaines de celles qui sont en vigueur. Elles concernent notamment le commerce des métaux précieux, l'industrie automobile et pétrochimique.

Les sanctions touchant le secteur bancaire et la majeure partie des sanctions touchant l'industrie pétrolière demeurent en place.

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