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Reportage "Nous sommes des cibles pour eux" : en Cisjordanie, le difficile travail des soignants de l'hôpital de Jénine

Des affrontements ont lieu près de l'hôpital de Jénine, en Cisjordanie, entre l'armée israélienne et des combattants armés. Les ambulanciers peinent à venir en aide à la population.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Un raid israélien a touché le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie, le 17 novembre  2023. (ALAA BADARNEH / MAXPPP)

En Cisjordanie, à Jénine, l'hôpital n'est plus un lieu sûr pour les soignants et les secouristes. Des combats se déroulent à proximité, avec des affrontements quasi quotidiens entre combattants armés palestiniens et Tsahal. Depuis le 7 octobre et le début du conflit entre Israël et le Hamas, il y a eu plus de 200 morts en Cisjordanie, où la situation est explosive et pourrait devenir un nouveau front pour Israël.

La situation est telle qu'une ambulance est par exemple obligée de revenir à vide jusqu'à l'hôpital de Jénine, ne parvenant pas à entrer dans un camp de réfugiés. "Chaque sortie, chaque mètre, pour nous dans les ambulances, c'est une énorme difficulté, explique Wassef, un ambulancier. Aller dans n'importe quelle direction est une épreuve, et rien que franchir la porte de la sortie de l'hôpital est difficile. C'est un sentiment pénible".

"Il y a des êtres humains non loin de nous et on ne peut pas les aider, leur apporter les soins nécessaires ou les évacuer et les amener ici. C'est un sentiment très douloureux."

Wassef, ambulancier

à franceinfo

Les affrontements entre jeunes combattants armés du camp et l'armée israélienne ont commencé dans la nuit et ont duré jusqu'en fin de matinée. "Il y a tout le temps des explosions autour de l'hôpital. En ce moment, nous sommes des cibles pour eux", estime Wassef. Le personnel est resté presque toute la nuit sans patient, mais avec la certitude qu'il y en avait à soigner.

Les secouristes doivent porter des gilets pare-balles

La coordinatrice des équipes de Médecins sans frontières à Jénine, Luz Saavedra, est épuisée par cette nuit blanche d'affrontements à la porte de l'établissement. "On a seulement une dame en train d'accoucher qui est arrivée, et puis un enfant de sept ans en condition critique. Donc ce n'était pas forcément des blessés, détaille-t-elle. Mais il faut aussi penser à la continuité des soins parce que des personnes ont des urgences médicales".

À l'hôpital, les conditions de travail ne sont plus les mêmes : les secouristes du Croissant-Rouge portent désormais des gilets pare-balles et des casques lourds. À l'étage de l'administration, il y a même des impacts de balles sur des fenêtres. L'hôpital de Jénine n'est plus un lieu sûr même si des familles ont fait le choix, malgré tout, de venir y dormir chaque nuit. Un abri toujours moins dangereux que leur maison située dans le camp de réfugiés.

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