Menaces en mer Rouge : à quoi va ressembler la coalition internationale ?

Menés par les Etats-Unis, des navires venus de France, du Royaume-Uni, de Bahreïn, du Canada, d'Italie ou encore des Seychelles contribueront à cette coalition. Avec une mission : sécuriser cette zone hautement stratégique.
Article rédigé par Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Gardes-côtes yéménites sur la mer Rouge, le 12 décembre 2023 (KHALED ZIAD / AFP)

En mer Rouge, une nouvelle opération internationale se prépare pour lutter contre les attaques des rebelles du Yémen. Les houthis, proches de l'Iran, s'en prennent aux navires qui ont des liens avec Israël, en réponse à la guerre contre le Hamas. Pour protéger le trafic maritime, les Etats annoncent la création d'une coalition formée de 10 pays, dont la France. 

L'opération a été baptisée Prosperity Guardian, ou "gardien de la prospérité" en français. Objectif : protéger les bateaux de commerce qui sont régulièrement attaqués par les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et qui visent des navires que ces rebelles considèrent comme "liés à Israël." Des patrouilles conjointes de navires de guerre d'une dizaine de pays vont donc croiser dans le sud de la mer Rouge et dans le golfe d'Aden, afin d'éviter une escalade dans ce qui et présenté par les experts comme une "colonne vertébrale" du trafic maritime. 

Plusieurs missiles et drones ont été abattus ces dernières semaines par des bâtiments militaires dans le secteur. Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, dénonce "l'escalade récente d'attaques irresponsables" dans le communiqué diffusé alors qu'il est en déplacement dans la région, "ces attaques menacent la libre circulation du commerce, mettent en danger la vie de marins innocents et viole le droit international," d'après le Pentagone. Des attaques près du détroit qui sépare la péninsule arabique de l'Afrique et par lequel transite 40 % du commerce mondial.

Une coalition sous direction américaine

Ce sont les Etats-Unis qui en sont à l'origine et comme il ne s'agit pas d'une initiative de l'OTAN par exemple, cela va se jouer sur la bonne volonté de ceux qui répondront à l'appel. Pour l'instant, la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, et les Seychelles seraient de l'opération. À noter que les Américains aimeraient bien y associer des pays du Moyen-Orient, notamment l’Arabie saoudite.

Israël ne fait pas partie de cette coalition car le pays a déjà fort à faire en ce moment en termes de guerre. Par ailleurs, les Américains veulent que le débat à cet endroit du monde ne porte que sur la sécurité maritime. Y associer les Israéliens renforcerait la régionalisation du conflit. Il existe déjà une coalition dans la région à l'initiative de l'Union Européenne, mais elle dispose de peu de moyens et s'occupait au départ de la Somalie, face aux actes de piraterie depuis 2005.

Une coalition onéreuse  

Alors que les drones envoyés par les houthis coûtent 20 000 dollars pièce, les missiles pour les détruire, eux, sont estimés à près d'un million d'euros. Autant dire que cela n'est pas viable sur du long terme. Pour l'instant, on sait qu'il y a, dans la région, une vingtaine de bateaux militaires. Mais avec les rotations et l'étendue de la zone à surveiller, cela ne veut pas dire qu'ils seront tous opérationnels. D'autant que les armateurs sont allés plus vite que les politiques et nombreux sont ceux qui ont décidé de contourner l’Afrique.

Alors certes, c'est plus long, cela représente 40 % de trajet en plus mais ce n'est pas forcément beaucoup plus cher que de passer par la mer Rouge puisqu'avec la crise les primes d'assurance ont explosé pour ceux qui passent par le canal de Suez. Tous les ans ce sont quand même 20 000 navires qui transitent par la mer Rouge.

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