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Guerre Israël-Hamas : où en sont les discussions sur un éventuel cessez-le-feu à Gaza ?

Plus d'un mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l'Etat hébreu a consenti à observer à des pauses humanitaires limitées, mais refuse un cessez-le-feu, malgré les appels de la communauté internationale.
Article rédigé par franceinfo
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Un obusier israélien tire près de la frontière avec la bande de Gaza, le 6 novembre 2023 (Israël). (MENAHEM KAHANA / AFP)

Des pauses humanitaires, mais pas de cessez-le-feu durable dans l'immédiat. Israël "va commencer à faire chaque jour des pauses de quatre heures dans certaines zones du nord de la bande de Gaza, qui seront annoncées trois heures à l'avance", a affirmé, jeudi 9 novembre, un porte-parole de la Maison Blanche. Selon lui, ces pauses doivent commencer dès jeudi.

Mais quid d'un cessez-le-feu plus durable ? Réclamée par une grande partie de la communauté internationale, une interruption des combats est toujours rejetée par Israël, qui la conditionne à une libération des otages retenus par le Hamas. Le président américain, Joe Biden, a jugé jeudi qu'il n'y avait "aucune possibilité" de cessez-le-feu à Gaza.

Un arrêt des combats réclamé par une grande partie de la communauté internationale 

Après un mois de guerre, la situation humanitaire à Gaza est particulièrement préoccupante. "Face à l'hécatombe, face à l'ampleur des besoins", Médecins sans frontières (MSF) a une nouvelle fois plaidé, mercredi, pour l'instauration d'un cessez-le-feu.

A une très large majorité, l'Assemblée générale de l'ONU s'était prononcée, fin octobre, en faveur de la cessation des opérations militaires à Gaza à travers l'instauration d'"une trêve humanitaire immédiate". Cette résolution non contraignante, qui "demande une trêve (…) immédiate, durable et soutenue, menant à la cessation des hostilités", a recueilli 120 votes pour, 14 contre, et 45 abstentions.

Les principaux dirigeants des agences onusiennes, parmi lesquels les dirigeants de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ou l'Unicef, ont réclamé dans une tribune, dimanche 5 novembre, la fin immédiate des combats. "Assez, c'est assez. Cela doit cesser maintenant", réclament les signataires. 

De son côté, Emmanuel Macron avait dans un premier temps appelé à une trêve "pour pouvoir protéger les populations sur le terrain", lors de sa tournée au Proche-Orient fin octobre. Lors de la "conférence humanitaire" organisée à Paris jeudi, destinée à agir en faveur de la population civile de Gaza, le président français a pour la première fois appelé "à œuvrer à un cessez-le-feu".

Pour Israël, un cessez-le-feu généralisé entraverait "l'effort de guerre" 

Interrogé par la chaîne de télévision américaine ABC mardi, Benyamin Nétanyahou considère qu'un cessez-le-feu entre les deux parties serait "une reddition, une victoire pour le Hamas". Le Premier ministre craint qu'une telle mesure soit totalement inefficace et contre-productive, qu'elle entraverait "l'effort de guerre" israélien dans la bande de Gaza et ses "efforts pour faire sortir nos otages""La seule chose qui fonctionne avec ces criminels du Hamas, c'est la pression que nous exerçons sur eux", explique-t-il.

Depuis le début du conflit, Washington soutient son allié et refuse d'appeler à un cessez-le-feu. Jeudi, Joe Biden a estimé qu'il n'y avait "aucune possibilité" de cessez-le-feu à Gaza. Le 4 novembre, lors d'un déplacement en Jordanie, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait estimé qu'un cessez-le-feu permettrait au Hamas de "se regrouper et répéter l'attaque du 7 octobre", qui a fait plus de 1 400 morts dans le sud d'Israël.

Toutefois, la position américaine a fait l'objet d'une légère inflexion depuis le début de la guerre. Au cours d'un point presse organisé à Washington, mardi, le porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel a rappelé qu'une "pause humanitaire" temporaire était nécessaire pour permettre de "nouvelles libérations d'otages". Jeudi, Israël a fini par accepter des pauses humanitaires quotidiennes de quatre heures. 

Des négociations en cours au Qatar pour une trêve et la libération des otages

En coulisses, plusieurs parties s'activent pour tenter d'obtenir une trêve de la part de l'armée israélienne en échange de la libération des otages retenus dans la bande de Gaza. Selon l'AFP, qui cite une source anonyme ayant connaissance de ces discussions, le directeur de la CIA, Bill Burns, et le chef du Mossad, David Barnea, se sont rendus à Doha (Qatar), pour "des négociations trilatérales avec les Qataris afin de régler les détails d'une éventuelle trêve humanitaire qui verrait la libération des otages et davantage d'aides entrant à Gaza". Selon cette source, "les pourparlers ont bien progressé vers un accord".

Plus tôt dans la journée, une source proche du Hamas à Gaza avait confié que des négociations menées par le Qatar étaient en cours pour la libération de douze otages, parmi lesquels six Américains, en échange d'une trêve humanitaire de trois jours. Selon une estimation relayée par The Times of Israel, 180 otages sont actuellement détenus par le Hamas, 40 par le Jihad islamique palestinien et une vingtaine par plusieurs organisations locales. 

En visite en Cisjordanie mercredi, le Premier ministre israélien avait toutefois rejeté, au cours d'une rencontre avec des colons, toute idée d'arrêt des combats avec le Hamas."Je voudrais écarter toutes sortes de rumeurs vaines qui nous parviennent de toutes parts, et répéter clairement une chose : il n'y aura pas de cessez-le-feu sans la libération de nos otages. Tout le reste est futile".

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