Guerre entre Israël et le Hamas : "Pas d’avancée humanitaire sans cessez-le-feu", alerte MSF

Après un mois de guerre, "face à l’hécatombe, face à l’ampleur des besoins", l’organisation Médecins sans frontières demande urgemment un cessez-le-feu.
Article rédigé par franceinfo - Elina Pernin
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Claire Magone, directrice générale de MSF, Louis Baudoin Laarman, responsable de la communication pour la Palestine (C) et Michel-Olivier Lacharité, responsable du programme Urgences. (JULIEN DE ROSA / AFP)

En un mois de guerre entre Israël et le Hamas, 10 328 personnes sont mortes, dont 4 237 enfants et 25 958 ont été blessées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. "Face à l’hécatombe, face à l’ampleur des besoins", l’organisation Médecins sans frontières demande urgemment un cessez-le-feu. "Pas d’avancée humanitaire sans cessez-le-feu", alerte Claire Magone, directrice générale de l'organisation lors d’une conférence de presse donnée à Paris, le 7 novembre.

MSF dénonce également les conditions de vie alarmantes des civils. "Je me trouvais à Gaza quand la guerre a commencé", raconte Louis Baudoin Laarman, responsable de la communication MSF pour la Palestine. Il en est sorti le 1er novembre. "Dès le début, c’était une situation intenable et qui empire tous les jours, comme une tragédie sans issue, sans échappatoire. La seule certitude, c’était les bombes qui tombaient". Lui et son équipe se réfugient d'abord dans une base de l’ONU où ils se "terrent dans une salle". Ils y restent trois jours. Il se rappelle "des murs qui tremblent, des éclats d’obus qui endommagent les bâtiments". "C’est ce qui m’a marqué. Nous avions des volets de fer, mais tous n’en avaient pas. Certains de nos collègues nous ont raconté qu’un bloc de béton était passé à travers leurs fenêtres".

"Il n’y a aucun endroit sûr à Gaza"

Il raconte l’horreur de la guerre. Au total, quatre déplacements au cours de ces 25 jours et jamais aucune certitude d’être en lieu sûr, même en étant "assez privilégiés par notre statut d’expatrié", précise-t-il. "Cela reflète la situation de tous les Palestiniens qui continuent à devoir se déplacer sans jamais être certains de pouvoir être en sécurité, car il n’y a aucun endroit sûr à Gaza", ajoute le rescapé. "Avec une situation qui empire tous les jours, les premiers chiffres arrivent, les premières histoires : un collègue qui a perdu une mère, un père, un oncle, une tante. On perd le compte à la fin, même si ce sont des gens dont on est assez proches, des histoires complètement tragiques qui reviennent tous les jours parce que c’est la guerre totale”.

Louis Baudoin ajoute que les gens n’ont nulle part où aller. "Ceux qui sont restés [dans le nord du territoire] n’ont pas les moyens de partir ou n’en ont pas envie parce qu'ils ne pensent pas qu’ils seront plus en sécurité ailleurs, car globalement, quitter Gaza City pour aller vers le Sud, ce n’est pas forcément sauver sa vie", résume-t-il.

Manque de ressources, tensions dans les camps et insécurité permanente

Concernant les infrastructures, la situation est alarmante, selon Michel-Olivier Lacharité, responsable du programme Urgences de MSF. 300 salariés de l’association sont présents dans la zone et des volontaires se déplacent dans les hôpitaux. Mais partout, c’est le même constat : un manque de ressources. Pénurie de médicaments, manque d’eau, de nourriture, de lits, de toilettes et des chirurgies effectuées à même le sol.

De plus, "les hôpitaux ne sont plus des lieux-refuges, puisqu’ils sont touchés directement par les bombardements", explique le responsable du programme Urgences de l’association. Il appelle tout le monde à prendre conscience de l’ampleur de la "catastrophe" en cours. "Avec 25 000 blessés depuis le 7 octobre, on parle de personnes qui ont besoin de lits dans la durée et sur les 3 500 lits de la bande de Gaza, 2 000 sont au Nord. D’après l’OMS, sur 72 centres de santé, 51 sont fermés. L’offre de soins est réduite. Seul un cessez-le-feu peut permettre d’organiser le secours dans cette situation", conclut-il.

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