Guerre entre Israël et le Hamas : des prisonniers palestiniens mis à nu pour "vérifier que personne n'a de ceinture explosive", justifie Israël
Les images ont fait le tour du monde. Des hommes en sous-vêtement, parfois les yeux bandés, les mains liées, sont assis sur un trottoir puis embarqués dans des véhicules blindés de l’armée israélienne. Ces images diffusées dans la soirée jeudi 7 décembre ont depuis fait le tour du monde arabe et elles ont choqué.
L'armée israélienne s'est rapidement expliquée, le lendemain : elle indique que ces images ont été prises dans le camp de réfugiés de Jabaliya et dans la ville de Chadjaya, dans le nord de Gaza. Les hommes sont des civils et des membres présumés du Hamas qui, selon l’État hébreu, ont été interrogés par les services de renseignements.
Israël assume donc, avec une certaine gêne tout de même, car beaucoup de ces suspects ont été ensuite relâchés. "Ça ne sert à rien et je pense qu'on ne verra plus ce type d'images, même si d'un point de vue opérationnel, c'est vital parce qu'il faut vérifier que personne n'ait de ceinture explosive ou d'autres types d'armes, précise Tzachi Hanegbi, chef du Conseil national de la sécurité israélien. Ce type d'images, ça ne devrait pas se reproduire même si j'espère qu'on verra encore beaucoup de gens qui se rendent sans combattre. Ils seront fouillés comme il faut, mais ils ne doivent pas être arrêtés comme ce que l'on a vu sur les images".
Un message à destination de l'opinion publique
Le message est toutefois clair pour Tsahal : il est possible de procéder à ce type d'arrestations, mais il ne faut plus s’en vanter et arrêter de les montrer. De plus, la question du cadre légal se pose : Gaza n’est pas comme la Cisjordanie sous occupation militaire, et le statut des détenus civils ou miliciens du Hamas est pour le moment très flou.
L’armée a surtout besoin de montrer que la guerre n’est pas vaine. C’est clairement un message de l’armée israélienne à destination de son opinion publique. Ces images sont les premières qui permettent d’évoquer une avancée vers une victoire militaire car jusque-là, les buts de guerre n’ont pas été atteints. Israël n’a pas arrêté les commanditaires de l’attaque du 7 octobre, il reste 137 otages aux mains du Hamas, l’économie est au ralenti depuis plus de deux mois, et la barre des 100 soldats morts depuis le début de la guerre a été dépassée lundi 11 décembre.
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