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Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait des négociations sur la libération d'otages

"Nous n'avons jamais été si aussi proches d'un accord", a déclaré le ministère des Affaires étrangères qatari, qui joue un rôle de médiateur dans le dossier. Près de 240 personnes sont toujours portées disparues depuis le 7 octobre.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants brandissent les portraits d'otages retenus par le Hamas, lors d'un rassemblement organisé le 18 novembre 2023, à Jérusalem. (LAETITIA NOTARIANNI / AFP)

Les négociations en vue de la libération d'otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza après leur enlèvement le 7 octobre en Israël sont dans leur "phase finale", a déclaré un responsable du Qatar, médiateur dans ce dossier. "Nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, mardi 21 novembre. "Nous sommes très optimistes et pleins d'espoir", a-t-il déclaré lors d'un point-presse à Doha. "Nous souhaitons également que cette médiation aboutisse à une trêve humanitaire."

Le sort réservé aux otages reste inconnu

D'après les autorités israéliennes, 1 200 personnes – en grande majorité des civils – ont été tuées lors des attaques menées par le Hamas le 7 octobre. Quelque 240 otages ont été emmenés dans la bande de Gaza, toujours selon cette source. Depuis, ces Israéliens et binationaux sont aux mains du Hamas et du Jihad islamique, autre groupe armé palestinien qui a participé à l'opération terroriste. Jusqu'à présent, les efforts de médiation ont conduit à la libération de quatre otages.

A ce stade, peu de détails ont été livrés sur le sort réservé aux personnes détenues par les combattants palestiniens. Le Comité international de la Croix-Rouge et sa branche Croissant-Rouge, notamment, ne sont pas parvenus à les rencontrer. Reste donc à savoir si toutes ces personnes captives sont en vie. Jeudi dernier, l'armée israélienne a affirmé avoir découvert le corps sans vie d'une otage sexagénaire, près de l'hôpital al-Chifa de Gaza.

Doha joue un rôle-clé dans la médiation

Le Qatar est partie prenante avec l'Egypte et les Etats-Unis dans les négociations. Washington a demandé à Doha d'intervenir dès les premières heures du conflit, selon les informations de France Télévisions. L'émirat, qui abrite des figures du Hamas sur son sol, finance également l'aide aux Gazaouis avec des milliards de dollars acheminés par les Nations unies. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a d'ailleurs fait une halte dans l'émirat lors d'une tournée diplomatique au Proche-Orient, sans doute pour rappeler à ses hôtes que la France comptait huit ressortissants "disparus", dont elle espérait la libération.

Les modalités sont encore confidentielles

"Nous nous approchons de la conclusion d'un accord de trêve", avait déclaré lundi soir le chef en exil du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Dans la soirée, la Croix-Rouge avait annoncé que sa présidente, Mirjana Spoljaric, avait rencontré au Qatar ce responsable du mouvement islamiste, afin d'"avancer sur les questions humanitaires liées au conflit armé en Israël et à Gaza". Mais ces différents acteurs n'ont pas communiqué de détails sur les tractations en cours.

A ce stade, le détail d'un éventuel accord reste donc inconnu. Est-il bien question de faire revenir l'intégralité des otages ? Contactées par l'AFP, deux sources proches du dossier ont déclaré que les pourparlers portaient notamment sur un accord prévoyant la libération de "50 à 100" otages civils, en échange de la libération de 300 femmes et enfants détenus par Israël. Cette version du texte n'a toutefois pas encore été confirmée de source officielle.

Une trêve humanitaire est évoquée

Un éventuel échange pourrait être annoncé en même temps qu'une trêve humanitaire de cinq jours, ajoutent les proches du dossier interrogés par l'AFP. Celle-ci prévoit "un cessez-le-feu complet et un arrêt du survol des avions israéliens de la bande de Gaza, sauf au-dessus du nord du territoire où les avions pourront faire des vols pendant 18 heures par jour". Ce qui est loin d'être un détail, puisque 800 000 personnes se trouvent toujours dans le secteur, selon l'ONU. L'accord comprendrait également l'entrée de 100 à 300 camions d'aide alimentaire et médicale ainsi que du carburant, cette fois dans l'intégralité du territoire.

La colère des familles grandit en Israël

En Israël, le gouvernement reste sous pression, près de deux mois après l'attaque. Le week-end dernier, plusieurs milliers de manifestants sont arrivés à Jérusalem, après plusieurs jours d'une marche débutée à Tel-Aviv pour réclamer le retour des otages. Depuis plusieurs semaines, le Forum des familles des otages multiplie les critiques contre les autorités, dont elles regrettent le mutisme sur les actions mises en place pour obtenir des libérations.

Le gouvernement est divisé sur la question

Lundi, pour la première fois, le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a finalement rencontré plusieurs proches d'otages, sans dévoiler la nature des pourparlers en cours et confirmer l'hypothèse d'un accord. "Nous faisons des progrès", a-t-il simplement lâché le lendemain, alors qu'il visitait une base militaire dans le nord d'Israël. "Je ne pense pas qu'il soit utile d'en dire trop (...) mais j'espère qu'il va y avoir de bonnes nouvelles bientôt." Mais au sein même de son gouvernement, les représentants d'une ligne dure sont prêts à monter au créneau.

Le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, s'est ainsi élevé mardi contre un possible accord, comme le rapporte le site Timesofisrael.com. Le responsable d'extrême droite, leader du parti Force juive, s'est dit préoccupé par "un accord qui pourrait entraîner un désastre". Et de citer la possible libération de prisonniers palestiniens ainsi que la livraison de carburant dans la bande de Gaza, dont il craint la confiscation par le Hamas.

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