Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 22 mai

Madrid et Dublin ont annoncé leur décision, mercredi 22 mai, de reconnaître l'Etat de Palestine, aux côtés de la Norvège.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4 min
Des Palestiniens se rassemblent dans la bande de Gaza près de la jetée construite par les États-Unis, le 19 mai 2024. (MAJDI FATHI / NURPHOTO / AFP)

La reconnaissance de l'Etat de Palestine "n'apportera pas la paix", a estimé, mercredi 22 mai, Benyamin Nétanyahou qui a dénoncé "une récompense pour le terrorisme". En Cisjordanie, les combats se poursuivent à Jénine où l'armée israélienne a lancé une opération militaire. Voici ce qu'il faut retenir de la journée. 

Trois Etats européens reconnaissent l'Etat de Palestine

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé leur décision de reconnaître un Etat de Palestine. Les trois Etats y voient un moyen de défendre la solution à deux Etats. "Le Premier ministre Nétanyahou n'a pas de projet de paix pour la Palestine", a souligné le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, si bien que "la solution à deux Etats est en danger".  Son homologue irlandais, Simon Harris, a quant à lui salué un "jour historique"

Cette reconnaissance sera effective à compter du 28 mai, a fait savoir le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre. Madrid, Dublin et Oslo espèrent être rejoints par d'autres pays européens. En mars à Bruxelles, les dirigeants slovène et maltais avaient signé un communiqué commun avec leurs homologues espagnol et irlandais dans lequel ces quatre pays faisaient part de leur volonté de reconnaître un tel Etat. Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a indiqué "prendre note" de la reconnaissance de l'Etat de Palestine par deux Etats membres, l'Espagne et l'Irlande, tout en souhaitant travailler à "une position commune" des Vingt-Sept.

Tel-Aviv rappelle ses ambassadeurs et convoque les diplomates européens

Le ministère des Affaires étrangères israélien a réagi avec vigueur en rappelant "pour consultations" ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège. "Israël ne restera pas silencieux sur cette question", a déclaré le chef de la diplomatie de l'Etat hébreu, Israël Katz. Il avait affirmé mardi que "reconnaître un Etat palestinien risqu[ait] de transformer [ces pays] en pion dans les mains de l'Iran" et du Hamas.

La reconnaissance de l'Etat de Palestine est "une récompense pour le terrorisme", a lancé le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, un farouche opposant à l'idée d'un tel Etat vivant au côté d'Israël. "A ce Mal, on ne peut pas donner un Etat", a affirmé le dirigeant israélien dans une vidéo.

Le Hamas et l'Organisation de libération de la Palestine saluent la reconnaissance

"Nous considérons cela comme une étape importante vers l'affirmation de notre droit à la terre et à l'établissement d'un Etat palestinien avec Jérusalem pour capitale", a déclaré le Hamas dans un communiqué, en appelant "les pays à travers le monde à reconnaître [leurs] droits nationaux légitimes""Nous pensons qu'il s'agit d'un tournant dans la position internationale sur la question palestinienne", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, un cadre du Hamas.

De son côté, l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a salué des moments "historiques". Il s'agit de "moments historiques dans lesquels le monde libre triomphe (...) après de longues décennies de lutte nationale palestinienne, de souffrance, de douleur, de racisme, de meurtre, d'oppression, d'abus et de destruction auxquels le peuple de Palestine a été soumis", a déclaré Hussein al-Sheikh, secrétaire général du comité exécutif de l'OLP, sur le réseau social X.

Pas le bon moment pour le chef de la diplomatie française

"Cette décision doit être utile, c'est-à-dire permettre une avancée décisive sur le plan politique", a souligné Stéphane Séjourné dans une déclaration écrite. "Dans cette perspective, elle doit intervenir au bon moment pour qu'il y ait un avant et un après", a-t-il ajouté.

Le ministre, qui a reçu mercredi matin à Paris son homologue israélien Israël Katz, estime qu'"il ne s'agit pas seulement d'une question symbolique ou d'un enjeu de positionnement politique, mais d'un outil diplomatique au service de la solution à deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité".

En Cisjordanie, Israël poursuit son raid à Jénine 

Un raid israélien, qui a débuté mardi matin sur la ville de Jénine en Cisjordanie et a fait huit morts, selon le ministère palestiniens de la Santé, était toujours en cours mercredi midi, ont rapporté les journalistes de l'AFP. 

L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué "poursuivre son opération" durant laquelle elle a tué "un certain nombre de terroristes" et trouvé des explosifs placés sous des routes. "Il y a un huitième martyr dans l'opération en cours des forces d'occupation à Jénine", a indiqué sur son compte Telegram le ministère de la Santé du gouvernement de l'Autorité palestinienne, qui siège en Cisjordanie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.