"Très décevant", "très compliqué"... Les Israéliens entre colère et résignation après la reconnaissance de la Palestine par trois pays européens

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé conjointement leur reconnaissance de l'État de Palestine. Franceinfo a interrogé des Israéliens qui habitent près de la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo
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Une fresque peinte en janvier 2024 sur le mur du commissariat de Sderot, en Israël. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

L'Espagne, l'Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi 22 mai leur décision coordonnée de reconnaître un État palestinien. "Nous devons faire vivre la seule alternative offrant une solution politique à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens: deux États, vivant côte à côte, dans la paix et la sécurité", a déclaré le Premier ministre norvégien, en lançant un "appel fort" à d'autres pays pour qu'ils rejoignent cette initiative.

 "Nous considérons cela comme une étape importante vers l'affirmation de notre droit à la terre et à l'établissement d'un État palestinien avec Jérusalem pour capitale", a déclaré pour sa part le Hamas dans un communiqué, quand l'OLP a de son côté salué "des moments historiques". Pour Benyamin Netanyahu, cette reconnaissance est "une récompense pour le terrorisme".  À Sderot, près de la bande de Gaza, les réactions des Israéliens, elles, sont partagées.

Décision incompréhensible pour certains

Dès le début de l’entretien, Shalevette annonce la couleur : "Ben Gvir !", lance-t-elle. Cette Israélienne est née et vit depuis près de 50 ans à Sderot. Elle a voté aux dernières élections pour Itamar Ben Gvir, le ministre d’extrême droite de la sécurité nationale. Et évidemment pour elle, comme pour son mentor, les décisions de l’Espagne, de la Norvège et de l’Irlande sont incompréhensibles. "C’est très très décevant. Quoique l’on fasse, quelle que soit la situation, on sera toujours mal vu. Même si on fait des efforts, même si on envoie de l’aide humanitaire, on sera toujours mal vu. On ne peut compter que sur nous et on ne peut faire confiance à personne", dénonce-t-elle.

"C’est une récompense pour le Hamas. Et s’il y avait un État palestinien, il se comporterait de la même façon. C’est pour ça que nous sommes très déçus."

Shalevette, une israélienne de Sderot

à franceinfo

Gaza est à quelques kilomètres de Sderot et les alertes sont régulières, car après sept mois de guerre, le Hamas a encore la capacité d’envoyer des roquettes. Alors pour Arnone, l’Europe et les choix politiques de ses dirigeants sont des préoccupations très lointaines.

"Je suis neutre. Pour le moment, je suis en dehors du jeu. Parce que c’est très compliqué et que ça se joue au moins à trois niveaux. Avec les Palestiniens, avec nous-mêmes et avec le monde. Et je ne sais vraiment pas ce qu’il faut faire", confie-t-il. Une perte de repères lourde de sens pour cet électeur du parti d’extrême gauche Meretz, favorable en temps normal à la paix et à la reconnaissance d’un Etat palestinien.

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