Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mercredi 10 avril

Trois fils du chef du Hamas ont été tués mercredi dans une frappe israélienne, au moment où le mouvement islamiste examine une proposition de trêve dans les combats.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les cadavres de trois fils du chef du Hamas, Ismail Haniyeh, ainsi que de ses deux petits-enfants, ont été tués le 10 avril 2024 à Gaza. (AYMAN ALHESI / AFP)

La guerre se poursuit dans la bande de Gaza, mercredi 10 avril, et trois fils du chef du Hamas ont été tués mercredi dans une frappe israélienne. Le président américain Joe Biden a déclaré à Washington que le Hamas devait "avancer" sur la proposition qui lui a été soumise de cessez-le-feu, tout en insistant sur le fait qu'Israël n'autorisait "pas assez" d'aide à entrer dans Gaza. Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a de son côté estimé que la reconnaissance d'un Etat palestinien était "dans l'intérêt géopolitique de l'Europe". Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette journée.

Une frappe israélienne à Gaza tue trois fils du chef du Hamas

Trois fils du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ont été tués mercredi dans une frappe israélienne à Gaza, ont annoncé le responsable palestinien et l'armée israélienne, au moment où le mouvement islamiste examine une proposition de trêve dans les combats. "Je remercie Dieu pour l'honneur que nous fait le martyre de mes trois fils et de certains de mes petits-enfants", a déclaré Ismaïl Haniyeh, depuis Doha, à la chaîne qatarie Al Jazeera. "L'ennemi a visé une voiture à bord de laquelle ils se trouvaient", a-t-il ajouté.

L'armée israélienne et le renseignement intérieur ont confirmé une frappe aérienne ciblée contre les trois hommes qualifiés d'"agents militaires" du Hamas. Identifiés comme Mohammad, Hazem et Amir Haniyeh, ils "menaient des activités terroristes dans le centre de la bande de Gaza", selon l'armée. Quatre petits-enfants d'Ismaïl Haniyeh ont également été tués, a écrit le Hamas dans un communiqué, dénonçant une frappe "perfide et lâche". Le mouvement palestinien a précisé que les tirs se sont produits dans le camp de réfugiés de Chati, dans la ville de Gaza, au nord du territoire assiégé par l'armée israélienne.

Israël assure préparer des accès pour laisser entrer de l'aide dans la bande de Gaza

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a affirmé mercredi que les mesures récemment annoncées pour augmenter les livraisons de nourriture dans la bande de Gaza assiégée étaient en préparation. Alors qu'Israël est sous pression de nombreuses capitales pour laisser entrer plus d'aide dans le territoire palestinien, il a fixé l'objectif d'atteindre "500 camions" de livraison par jour, un chiffre clé pour les Nations unies.

Devant la presse, Yoav Gallant a aussi dit qu'Israël prévoyait d'utiliser prochainement le port israélien d'Ashdod, situé à 35 kilomètres au nord de Gaza, pour acheminer de l'aide. Cette mesure avait déjà été dévoilée vendredi après une mise en garde très ferme de Washington, son principal soutien, face au risque de famine pour la population civile piégée à Gaza. Israël avait aussi dit que le point de passage d'Erez, entre le territoire palestinien et le sud d'Israël, actuellement fermé, serait mis à contribution pour faire passer de l'aide.

Le Hamas est "militairement vaincu" à Gaza, assure Benny Gantz

Le ministre Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien a affirmé mercredi que le Hamas était "militairement vaincu" dans la bande de Gaza. "Ses combattants ont été éliminés ou se cachent. Ses capacités sont réduites et nous continuerons à frapper ce qui reste", a-t-il déclaré, ajoutant que "la victoire viendra pas à pas""Nous entrerons à Rafah. Nous retournerons à Khan Younès", une ville du sud d'où l'armée israélienne a annoncé son retrait dimanche, a-t-il également déclaré. 

Joe Biden estime que le Hamas "doit avancer" sur la proposition d'un cessez-le-feu

Joe Biden a déclaré mercredi à Washington que le Hamas devait "avancer" sur la proposition qui lui a été soumise de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et l'accord sur les otages retenus dans le territoire palestinien. "La balle est dans le camp du Hamas, il faut qu'ils avancent sur la proposition qui leur a été faite", a dit le président américain, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida. Joe Biden a aussi déclaré qu'Israël n'autorisait "pas assez" d'aide à entrer dans Gaza, où la guerre dure depuis plus de six mois.

La veille, le président américain s'est aussi dit contre la politique menée par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou dans la bande de Gaza, la qualifiant d'"erreur", et appelant Israël à conclure un cessez-le-feu. "Je ne suis pas d'accord avec son approche", a-t-il ajouté lors d'un entretien avec la chaîne hispanophone Univision. Il s'agit des commentaires parmi les plus sévères du président américain à l'encontre du dirigeant israélien depuis le début de la guerre.

Pedro Sánchez estime que la reconnaissance d'un Etat palestinien "est dans l'intérêt de l'Europe"

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, voix la plus critique au sein de l'Union européenne vis-à-vis d'Israël, a estimé mercredi que la reconnaissance d'un Etat palestinien était "dans l'intérêt géopolitique de l'Europe" et réaffirmé que Madrid était "prête" à le faire. Il n'a toutefois pas donné de date. "La communauté internationale ne pourra pas aider l'Etat palestinien si elle ne reconnaît pas son existence", a-t-il déclaré devant les députés espagnols.

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