Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 5 février
En tournée au Proche-Orient, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a rencontré le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, lundi 5 février. A l'issue de leur entretien, il a assuré qu'il ne pouvait y avoir "en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza, ni en dehors de la Cisjordanie". Le dirigeant israélien a, lui, réitéré l'objectif d'"une victoire totale" de l'armée israélienne dans la bande de Gaza.
Stéphane Séjourné a rencontré le Premier ministre israélien
A l'issue de son entretien avec Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le nouveau chef de la diplomatie française a estimé que "les violences des colons" israéliens devaient "cesser". Affirmant son opposition à un "déplacement forcé" des Palestiniens hors de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, il a esquissé sa vision de l'après-guerre. "L'avenir de la bande de Gaza est indissociable de l'avenir de la Cisjordanie, nous devons préparer cet avenir en soutenant l'Autorité palestinienne", a lancé Stéphane Séjourné. "Celle-ci doit se renouveler et se redéployer dès que possible dans la bande de Gaza".
Il s'est ensuite rendu en Cisjordanie occupée, à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, où il a rencontré son homologue palestinien Riyad al-Malki, puis le président Mahmoud Abbas. "J'ai réitéré (...) la demande [française] d'un cessez-le-feu durable [à Gaza] pour des questions humanitaires", a-t-il déclaré, assurant également que "la question des otages" encore détenus dans la bande de Gaza, parmi lesquels figurent trois Français, est une "priorité de [l']action diplomatique" de la France.
Benyamin Nétanyahou veut "une victoire totale"
Le Premier ministre israélien, lui, a insisté sur la nécessité, à ses yeux, de vaincre le Hamas dans la bande de Gaza. "La victoire absolue est essentielle, car elle garantit la sécurité d'Israël. (...) Une victoire totale portera un coup fatal à 'l'axe du mal' que sont l'Iran, le Hezbollah, les houthis et bien sûr le Hamas", a poursuivi Benyamin Nétanyahou, selon des propos rapportés par son cabinet à l'issue d'une rencontre avec des militaires.
En absence de victoire, a-t-il encore affirmé, "les déplacés [israéliens] ne reviendront pas [chez eux]. Le prochain massacre ne serait qu'une question de temps et l'Iran, le Hezbollah et d'autres feront la fête ici et détruiront le Moyen-Orient".
Olaf Scholz estime que la formule à deux États est "la seule solution durable"
Le chancelier allemand Olaf Scholz a réaffirmé, dans un entretien téléphonique avec Benyamin Nétanyahou, que la mise en œuvre d'une formule à deux États était la condition d'une paix durable au Proche-Orient.
"Seule une solution négociée à deux États ouvrira la perspective d'une solution durable au conflit du Proche-Orient. Cela doit être valable pour Gaza et la Cisjordanie", a déclaré le chancelier allemand, appelant à "un rôle central" pour une "Autorité palestinienne réformée", selon un communiqué de la chancellerie.
Le gouvernement israélien refuse de discuter d'une "solution à deux Etats", irritant la communauté internationale, et Benyamin Nétanyahou a réaffirmé à plusieurs reprises son opposition à une "souveraineté palestinienne".
L'ONU crée un comité indépendant pour évaluer l'UNRWA
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a annoncé la création d'un comité indépendant chargé d'évaluer la "neutralité" de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et son fonctionnement, après les accusations visant plusieurs de ses employés.
Ce groupe d'évaluation sera mené par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, en collaboration avec trois centres de recherche (Institut Raoul Wallenberg en Suède, Institut Chr. Michelsen en Norvège, et l'Institut danois pour les droits humains), a précisé un communiqué.
L'UNRWA, qui compte 30 000 collaborateurs, est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 de ses employés régionaux d'être impliqués dans l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre. En réaction, une douzaine de pays, dont d'importants donateurs comme les Etats-Unis, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, ont annoncé suspendre leur financement à l'agence, laquelle s'est dite la semaine dernière menacée de devoir cesser ses activités "d'ici fin février".
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