Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 26 février

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré qu'une offensive à Rafah serait "terrifiante pour plus d'un million de civils palestiniens qui s'y abritent" et "sonnerait le glas" des programmes d'aide de l'ONU dans la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'échappe de la ville de Gaza, dans la bande de Gaza, le 26 février 2024. (ASHRAF AMRA / ANADOLU / AFP)

Les programmes d'aide humanitaire pour la bande de Gaza risquent de prendre fin en cas d'offensive israélienne à Rafah, dans le sud de l'enclave palestinienne, a prévenu le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lundi 26 février. En parallèle, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi un nouveau bilan de 29 782 personnes tuées dans la bande de Gaza, près de cinq mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, en représailles aux attentats du 7 octobre. Voici ce qu'il faut retenir de la journée de lundi. 

Une offensive à Rafah "sonnerait le glas de nos programmes d'aide", alerte l'ONU

Pour Antonio Guterres, une offensive israélienne dans la ville de Rafah, où sont réfugiés 1,4 million de personnes, "ne serait pas seulement terrifiante pour plus d'un million de civils palestiniens qui s'y abritent ; elle sonnerait également le glas de nos programmes d'aide". Rafah, proche de la frontière entre la bande de Gaza et l'Egypte, est en effet l'unique point d'entrée de l'aide humanitaire qui reste "totalement insuffisante", a insisté le secrétaire général de l'ONU. 

Israël souhaite lancer prochainement une offensive dans cette ville, considérée par les autorités comme le "dernier bastion" du Hamas dans la bande de Gaza. "La victoire totale est à notre portée, non pas d'ici quelques mois, mais d'ici quelques semaines, quand nous commencerons l'opération" militaire à Rafah, a affirmé Benyamin Nétanyahou dimanche, lors d'un entretien à CBS. 

L'armée israélienne a présenté un plan d'évacuation de Rafah

Dans la perspective de cette offensive, l'armée israélienne "a présenté au cabinet de guerre un plan pour l'évacuation des populations des zones de combat dans la bande de Gaza, ainsi que le plan d'opérations à venir", a annoncé lundi le Bureau de Benyamin Nétanyahou dans un communiqué. Le Premier ministre avait déclaré dimanche qu'il y avait "de la place" pour les civils "au nord de Rafah, dans les zones où nous avons terminé le combat"

Aucun détail n'a été fourni sur les modalités d'une évacuation ni sur les endroits possibles pour une relocalisation. Les ONG rappellent qu'aucune zone de la bande de Gaza n'est sûre pour les déplacés, sans compter le manque d'accès à l'aide humanitaire dans l'ensemble de l'enclave palestinienne.

Selon deux ONG, Israël bloque encore plus qu'avant l'aide à Gaza 

Lundi, deux ONG ont accusé Israël de continuer à limiter l'aide humanitaire dans la bande de Gaza, malgré la demande de la Cour internationale de justice (CIJ) de tout faire pour empêcher un génocide dans le territoire assiégé. 

Selon Amnesty International et Human Rights Watch, le nombre de camions d'aide humanitaire entrant à Gaza a diminué d'environ un tiers depuis la décision de la Cour. "Le gouvernement israélien affame les 2,3 millions de Palestiniens de Gaza, les mettant encore plus en danger qu'avant l'arrêt contraignant de la Cour", a déclaré lundi Omar Shakir, le directeur de Human Rights Watch pour Israël et les territoires palestiniens.

L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a également déclaré qu'il y avait eu une "réduction de 50%" de l'aide humanitaire entrant à Gaza en février, par rapport à janvier. "L'aide était censée augmenter et non diminuer pour répondre aux énormes besoins de deux millions de Palestiniens vivant dans des conditions désespérées", a insisté le chef de l'Unrwa, Philippe Lazzarini, sur X.

La Jordanie largue de l'aide humanitaire "directement à la population" de Gaza

L'armée jordanienne a déclaré lundi avoir effectué une série de largages d'aide humanitaire, de nourriture et d'autres fournitures "directement à la population" palestinienne de la bande de Gaza, dont un par un avion de l'armée française. Les forces jordaniennes ont effectué "quatre largages aériens transportant de l'aide à la population de Gaza", suivant l'ordre du roi Abdallah II de Jordanie, selon un communiqué. Il s'agit "de fournitures de secours et alimentaires, y compris des repas prêts à consommer à grande valeur nutritionnelle, pour soulager la souffrance de la population" dans l'enclave palestinienne.

Depuis le début des hostilités, le 7 octobre, la Jordanie a mené seize opérations de largage d'aides humanitaires et médicales à Gaza, destinées entre autres à un hôpital de campagne jordanien dans le nord du territoire palestinien.

Le gouvernement palestinien démissionne 

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a accepté lundi la démission du gouvernement, annoncée plus tôt, à l'heure où les tractations en coulisses s'intensifient pour réformer le leadership politique palestinien dans le cadre de "l'après-guerre" à Gaza. 

"J'ai présenté la démission du gouvernement à monsieur le Président le 20 février et je la remets aujourd'hui par écrit", a déclaré lundi matin Mohammed Shtayyeh, chef du gouvernement depuis le printemps 2019. Dans la soirée, Mahmoud Abbas a publié un décret "acceptant cette démission", tout en mandatant Mohammed Shtayyeh et ses ministres "de rester temporairement en poste jusqu'à ce qu'un nouveau gouvernement soit formé".

Selon Mohammed Shtayyeh, cette démission intervient "à l'aune des développements liés à l'agression contre Gaza", et à "l'escalade" des violences en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre. 

Des frappes israéliennes contre le Hezbollah dans l'est du Liban 

Lundi, des frappes israéliennes ont visé pour la première fois depuis le début de la guerre des objectifs du Hezbollah dans l'est du Liban, tuant deux combattants du mouvement pro-iranien. L'armée israélienne a déclaré que ses avions de chasse avaient "ciblé des sites de la défense aérienne du Hezbollah dans la plaine de la Bekaa". "Ces frappes ont été menées en représailles à un tir de missile sol-air contre un drone Hermes-450 qui s'est abîmé plus tôt dans la journée", a-t-elle ajouté. 

Le Hezbollah a annoncé avoir tiré en représailles 60 roquettes sur une base militaire israélienne, dans le plateau du Golan occupé.

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