Gaza : la France a "une responsabilité majeure" dans ce "carnage", affirme Manon Aubry
La France a "une responsabilité majeure" dans ce "carnage sans nom" qui se déroule dans la bande de Gaza, affirme Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes, invitée de Demain l’Europe sur franceinfo mercredi 3 avril. Elle n'hésite pas à parler de "génocide" concernant la situation dans la bande de Gaza parce que "la Cour internationale de justice a pris une décision il y a quelques mois disant que le risque de génocide était imminent et depuis, il y a eu plusieurs milliers de morts", affirme-t-elle.
"La France a envoyé 100 000 pièces de munitions de fusils-mitrailleurs qui ont été utilisées pour massacrer le peuple gazaoui", accuse Manon Aubry. La France porte une responsabilité majeure. La France et l'Union européenne portent une responsabilité particulière" en envoyant des armes à Israël. En quatre mois à Gaza, "plus d’enfants" sont morts "que dans l’ensemble des conflits internationaux en quatre ans. Voilà, aujourd'hui, le bilan du gouvernement d'extrême droite de Benjamin Nétanyahou", insiste-t-elle.
La tête de liste insoumise réclame un "embargo sur les armes". "Le massacre à Gaza n'est pas un crime contre lequel on ne peut rien", soutient-elle. Elle assure se battre au Parlement européen "que la France et l'UE arrêtent d'envoyer des armes à Israël", alors qu'il "manque des armes en Ukraine" et pour "la suspension de l'accord d'association entre l'UE et Israël". Mis en place en 2000, cet accord est le principal instrument juridique qui régit les relations bilatérales entre Israël et l'Union européenne.
L'opération militaire dans la bande de Gaza a fait à ce jour plus de 32 900 morts, en majorité des civils, d'après le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien. Après la mort de septs humanitaires lundi dans une frappe, l'armée israélienne a reconnu mercredi une "grave erreur". La demande de cessez-le-feu "doit se traduire par des sanctions à l'égard du gouvernement israélien", appelle Manon Aubry.
Elle estime par ailleurs que l'Espagne a "raison" de relancer le débat sur la reconnaissance d'un État palestinien avant l'été. "Je regrette que la France fasse preuve d'un deux poids deux mesures quand il s'agit de défendre la paix internationale, de défendre la souveraineté des États et des frontières" déclare la candidate insoumise qui "demande formellement à ce que la France reconnaisse dans les plus brefs délais l'État de Palestine".
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