"Il y a cinq ans, l'Arabie saoudite n'avait rien à voir avec aujourd'hui" : à Riyad, les entreprises françaises espèrent une moisson de contrats
Pour la première fois depuis cinq ans, une importante délégation d'entreprises françaises s'est rendue en Arabie saoudite. Controversé, mais en pleine transformation économique, le royaume promet de nombreux marchés.
"Cela faisait cinq ans que nous n'étions pas venus dans le pays, et nous pensions qu'il fallait absolument venir, montrer l'intérêt que la France a pour les transformations en cours en Arabie saoudite." Une importante délégation du Medef international (branche du Medef qui promeut la représentation des entreprises françaises dans le monde), composée de soixante-dix entreprises françaises, s'est rendue en Arabie saoudite à la fin du mois de janvier dernier. Si le royaume a une image ternie, par l'affaire Khashoggi notamment, le prince héritier Mohammed Ben Salman tente d'associer un visage nouveau à son pays, celui de la transformation économique et sociale, mais également touristique.
Partout dans Riyad, la capitale saoudienne, les chantiers poussent comme des champignons. Et pour les entreprises françaises, pas question de rater le coche d'une moisson de contrats. La concurrence est rude entre occidentaux, mais aussi avec les Chinois, les Russes ou encore les Japonais. Frédéric Sanchez est le président du Medef international : "Il y a cinq ans, l'Arabie saoudite n'avait rien à voir avec ce que vous voyez aujourd'hui. Tout le monde est là, on ne nous attend pas. Mais je crois que nous avons les atouts majeurs, on a aussi à faire valoir ce qui nous différencie par exemple des Chinois. Nous sommes capables d'accompagner nos investissements de propositions de formations et ils sont très demandeurs de cela, parce que l'une des faiblesses du pays, c'est qu'ils manquent de personnel formé et qualifié."
100 millions de voyageurs par an dans des lignes de bus françaises
Dans cette Arabie saoudite en pleine transformation, des entreprises françaises sont déjà à pied d'oeuvre. À Riyad, RATP-DEV installe quatre-vingt lignes de bus pour le compte de la société publique de transport. 3 000 chauffeurs ont ainsi été recrutés pour sillonner la capitale saoudienne, détaille Victor Francisco, cadre dans cette filiale de la RATP : "On est ici dans le nouveau dépôt ouest, qui va ouvrir et qui va lancer les premières lignes de bus courant avril et jusqu'au mois de juin. À Riyad, les bus se sont arrêtés dans les années 1980. Ils ont stoppé le service. Ensuite, du transport informel a pris la relève pendant une vingtaine d'années."
Depuis, la ville a considérablement grandi, poursuit Victor Francisco : "C'est aujourd'hui une métropole qui fait 80 kilomètres par 60 kilomètres avec sept millions d'habitants, le gouvernement a donc décidé de la moderniser. Il a lancé ce projet dans le cadre d'un décret royal. Dans ces bus on attend environ 100 millions de voyageurs à l'année."
Ces lignes de bus ainsi que le nouveau métro devront fonctionner d'ici le prochain G20 qui aura lieu en novembre à Riyad. Autant de vitrines de cette "modernisation autoritaire" décidée par le prince héritier, Mohamed Ben Salman.
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