Cet article date de plus de quatre ans.

"Les gens sont dans l’attente" : les chrétiens d’Irak redoutent les tensions entre l’Iran et les États-Unis

L’exode des chrétiens pourrait s’accentuer en Irak où plane le spectre de la guerre entre les États-Unis et l’Iran.

Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Des chrétiens irakiens assistent à un service dans une église de Bagdad, le 16 avril 2017. Illustration. (SABAH ARAR / AFP)

En 2014, Imad a fui la ville de Mossoul après l’arrivée du groupe État islamique (EI). Ce chrétien, réfugié à Bagdad, assiste de nouveau à la montée en puissance des extrémistes : "Il y a deux jours, au journal télévisé, un combattant d’une milice irakienne a qualifié les Américains de 'croisés', ça m’a fait peur et depuis nous sommes très inquiets."

La mort de Qassem Soleimani par les États-Unis et la réponse des Iraniens, qui ont attaqué deux bases abritant des soldats américains, font redouter à Imad une dangereuse escalade. "J’espère qu’ils vont s’entendre, explique Imad. Sinon, on n’aura peut-être pas d’autre choix que d’aller vivre dans la région du Kurdistan."

Un avenir incertain pour les chrétiens d'Irak

Cette inquiétude est largement partagée parmi les chrétiens, confirme le prêtre Rami Simun, du couvent des dominicains de Bagdad. "Plusieurs familles nous ont parlé de cette angoisse : 'Est-ce que l’on va encore se retrouver dans une situation encore grave ? Le manque de stabilité va-t-il être plus important qu’aujourd’hui ?'", témoigne-t-il.

Comment vont évoluer les choses ? On ne sait pas.

Rami Simun, prêtre à Bagdad

à franceinfo

Un avenir incertain pour des chrétiens, pris en étau entre les milices pro-iraniennes et l’armée américaine. "Les gens sont dans l’attente, ils cherchent en priorité à sauver leur vie, explique le prêtre. Il y en a déjà qui sont partis au nord du pays, ou en Jordanie et au Liban."

Tout dépendra finalement des prochains jours, explique Anna Edwar, militante des droits de l’homme. "Si la coalition internationale se retire, ce serait un grand danger pour tout le monde en Irak et pas seulement pour les minorités, explique Anna Edwar. Les minorités sont les plus vulnérables dans la région, elles seraient persécutées et prises pour cibles".

Le lent déclin des chrétiens d’Irak pourrait s’accélérer. On comptait 1,5 millions de chrétiens en Irak en 2003, ils sont moins de 500 000 aujourd’hui.

"Les gens sont dans l’attente" : les chrétiens d’Irak redoutent les tensions entre l’Iran et les États-Unis

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.