Iran : un an après la mort de Mahsa Amini, que reste-t-il de la contestation ?
Un an après l’immense vague de protestation déclenchée par la mort suspecte d’une étudiante, Mahsa Amini, arrêtée pour un voile mal porté, il n'y a plus de manifestations dans les rues des grandes villes. C'est désormais plutôt un mouvement de désobéissance civile, fait de gestes individuels d'hostilité au régime. Des jeunes femmes se filment sans le voile dans la rue et postent leurs vidéos sur les réseaux sociaux, des jeunes gens arrachent les turbans des mollahs en signe de rejet du pouvoir religieux.
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Le régime maintient toujours la pression sur les contestataires, procédant à des arrestations régulièrement. Des manifestants et des activistes ont dû prendre le chemin de l'exil pour échapper à la police. En fait, le régime a étouffé progressivement le mouvement grâce à un appareil sécuritaire tentaculaire extrêmement sophistiqué dans la répression, ce qui ne veut pas dire que tout est fini car les causes de la colère n'ont pas été réglées.
La priorité, c'est survivre
Le bilan de la répression est effrayant, avec des chiffres terribles. Il y a eu près de 600 morts, selon Amnesty International, sept manifestants ont été exécutés, il y a eu des dizaines de milliers d'arrestations arbitraires, des tortures généralisées dans les prisons et les centres d'interrogatoire, des viols de détenus. Les familles des manifestants et des militants sont encore harcelées et régulièrement menacées par les services de sécurité. Les journalistes, les avocats, les artistes et même les sportifs ont été particulièrement ciblés par la répression.
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Aujourd'hui, le régime est affaibli, mais reste debout et inflexible. Beaucoup d'Iraniens sont désabusés, ils ne croient plus aux slogans idéologiques du régime. La priorité pour eux, c'est de survivre au quotidien dans un pays appauvri où l'inflation dépasse officiellement les 50%.
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