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Iran : des journalistes basés à Londres menacés par Téhéran

Les autorités britanniques ont officiellement prévenu des membres de la rédaction d’une chaine en langue farsi, Iran International, qu’ils pouvaient être en danger après des menaces venant des autorités iraniennes.

Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La chaine "Iran International" émet 24 heures sur 24 depuis l’Angleterre et traite quotidiennement de la révolution en cours en Iran. (CAPTURE ÉCRAN YOUTUBE)

Une centaine de personnes s’affairent entre la rédaction, les régies et le studio. Rien ne semble perturber ceux qui travaillent dans cet immeuble de l’ouest de Londres, lundi 14 novembre. La chaîne Iran International émet 24 heures sur 24 en persan depuis le Royaume-Uni et traite quotidiennement de la révolution en cours en Iran, relayant notamment les vidéos envoyées par des manifestants iraniens.

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Cette fois, c’est Scotland Yard qui a averti Aliasghar Ramezanpour. Un risque jugé sérieux par la police anglaise. Le directeur de l'information bénéficie d’une protection discrète. Ce n’est pas la première fois qu’il subit des pressions du régime de Téhéran. La menace est récente, par le biais d’un membre de sa famille resté en Iran. "Ce proche a été convoqué dans un bâtiment officiel des gardiens de la révolution islamique, raconte Aliasghar Ramezanpour. Ils lui ont montré une photo de moi en train de marcher dans une rue de Londres pour lui faire passer ce message : 'Nous savons où il vit. Nous savons tout sur lui. Il ne peut pas se cacher. Demandez-lui d’arrêter ce qu’il fait.'"

Des affiches "wanted" sur les réseaux sociaux

Le risque est réel, même sur le sol britannique. Sur les réseaux sociaux, le régime iranien menace aussi. Comme lorsqu’il publie une affiche où il est écrit en grand "Wanted" [recherché] avec les photos des journalistes les plus en vue de la chaîne. Et cet intitulé : "Terroristes médiatiques". Mais Iran International continue son travail, les salariés s’amusent même de tout ça dans les couloirs. En lien quotidiennement avec l’actualité tragique de leur pays d’origine et des proches restés là-bas, ils relativisent.

Visuel diffusé sur les réseaux sociaux montrant des journalistes de la chaîne Iran International avec la mention "terroristes médiatiques". (CAPTURE D'ECRAN)

Adam Baillie est l’un des rares Anglais sans lien familial avec l’Iran à travailler pour Iran International à Londres. Ce producteur était là dès la création de la chaîne en 2017. Il admire la manière dont la rédaction traverse cette période. "Je m’inquiète pour eux, explique le producteur. C’est passionnant de voir pendant ces cinq années la résilience et le courage des gens qui travaillent ici. C’est très impressionnant."

"Je pense aussi qu’ils sont revigorés quand ils voient le soutien dont ils bénéficient ici, au Royaume-Uni, après ces menaces. Ils se sentent même encouragés quand il voit que même le gouvernement a pris position sur ce sujet."

Adam Baillie, producteur à Iran International

à franceinfo

En effet, le ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly, a convoqué le plus haut diplomate iranien présent à Londres – il n’y a pas d’ambassadeur actuellement. "La liberté d’expression doit être respectée", a déclaré lundi le ministre et il enjoint Téhéran à "écouter la voix de son peuple".

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