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Témoignage "Ils sont venus ici pour tuer les civils" : à Kharkiv, une Ukrainienne dénonce des crimes de guerre par les soldats russes

L'armée russe a annoncé l'ouverture lundi de plusieurs couloirs humanitaires et l'instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, la deuxième ville d'Ukraine, en proie à de violents combats. Sur place, des habitants dénoncent des scènes d'horreur.

Article rédigé par franceinfo
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Une rue de la ville de Kharkiv (Ukraine) après d'intenses combats, le 1er mars 2022. (VYACHESLAV MADIYEVSKYY / NURPHOTO / AFP)

Au douzième jour de guerre en Ukraine, l'armée russe poursuit son offensive. La deuxième ville du pays, Kharkiv, à 50 km de la frontière russe, reste la cible d’intenses bombardements depuis plusieurs jours. Lundi 7 mars, l'armée du Kremlin a annoncé l'ouverture de plusieurs couloirs humanitaires et l'instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils.

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Depuis plusieurs jours déjà, des ONG dénoncent des crimes de guerre de la part de l'armée russe en Ukraine. La cour pénale internationale et l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération (OSCE)  en Europe ont ouvert des enquêtes. Dimanche, lors d'un entretien accordé à la chaîne américaine CNN, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé dimanche "très crédibles" ces accusations contre la Russie.

"Ils tirent même sur les queues devant les magasins"

Sur place, Olga Gouzva décrit des scènes terribles : des bombes qui tombent toutes les 15 minutes dans son quartier. Cette universitaire de 42 ans a vu, en quelques jours, son université détruite, tout comme le stade, la bibliothèque ou encore l’hôpital. Pour elle, aucun doute : les forces russes visent les civils.

"Ils tirent sur les zones résidentielles, sur les maisons, sur les appartements, les hôpitaux où il y a des femmes enceintes. Ils tirent même sur les queues devant les magasins où les gens viennent acheter de l’eau. Donc oui, la cible, ce sont les civils. Et ils en sont conscients parce que les soldats russes qui ont été capturés le disent : ils savent qu’ils sont venus ici pour tuer les gens. Pendant les évacuations, ils ont tiré sur des gens qui essayaient de partir avec des enfants, des personnes âgées. C’est une attaque terroriste sur toute la population… Il n’y a plus d’endroit où on peut être en sécurité dans ce pays.", détaille-t-elle. Difficile d’avoir des chiffres, mais selon Olga Gouzva, la ville compte au moins une centaine de morts. 

Une troisième séance de négociations est prévue dans la journée entre émissaires russes et ukrainiens. Selon les derniers chiffres des Nations Unies, plus d'un million et demi de réfugiés ont traversé la frontière vers les pays voisins en seulement 10 jours, situation inédite en Europe par sa rapidité depuis la Deuxième guerre mondiale.

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