Depuis le début de l’offensive en Ukraine, les dénonciateurs s’activent en Russie, parfois pour des motifs futiles, aux lourdes conséquences. Une femme vit aujourd’hui en Grande-Bretagne, où elle demande l’asile. Il y a un an, elle a été dénoncée par la directrice d’école de sa fille de 10 ans. L’enfant avait posté un dessin pro-ukrainien dans son réseau social. Elle a été interrogée au poste. "Ils m’ont demandé, quelle est votre position politique ? Ils m’ont aussi demandé de montrer mon téléphone. Quelles applications avez-vous dedans ?", rapporte-t-elle. Des dénonciateurs "professionnels"Elle dit avoir été menacée de se faire retirer ses enfants. "Maintenant, l’école, c’est l’oeil du gouvernement, qui essaye d’éradiquer les opinions divergentes", poursuit-elle. Sur les dénonciations en ligne figurent parfois le nom de l’auteur. France Télévisions est entré en contact avec l’un d’eux, une femme qui assure avoir plus de 1 000 dénonciations à son actif. "Si quelqu’un dit quelque chose d’illégal, j’écris à la police pour ouvrir une procédure pénale ou administrative. Et j’écris à son employeur pour lui proposer de la licencier", dit-elle. En Crimée, l’heure est aux dénonciations publiques. Sur Telegram, un homme traque les propos qu’il juge subversifs sur les réseaux sociaux.