Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de la frappe russe meurtrière à Tchernihiv, qui pousse Kiev à dénoncer le manque de moyens antiaériens

Un bilan officiel définitif, communiqué jeudi, fait état de 18 morts. Après ce nouveau bombardement, Volodymyr Zelensky a pointé du doigt le soutien insuffisant des alliés de l'Ukraine.
Article rédigé par franceinfo
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Des secouristes dans les décombres d'un bâtiment touché par une frappe russe à Tchernihiv (Ukraine), le 17 avril 2024, sur une photo partagée par un ministère ukrainien. (MINISTERE DES SITUATIONS D'URGENCE UKRAINIEN / TELEGRAM)

Trois explosions, puis le chaos. Au total, 18 personnes ont été tuées et 77 blessées à Tchernihiv (Ukraine) dans une frappe conduite par l'armée russe, mercredi 17 avril, selon un bilan publié en début de soirée. Après ce nouvel épisode meurtrier, dans une ville proche de la frontière avec la Biélorussie, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a critiqué les réticences de ses alliés à fournir des équipements de défense aérienne. Franceinfo résume ce que l'on sait de ce bombardement et des réactions.

Le bilan humain est lourd

Une triple frappe russe sur la grande ville du nord de l'Ukraine a fait 18 morts, selon le bilan officiel définitif publié jeudi, après la fin des opérations de secours. Par ailleurs, 77 personnes ont été blessées, dont 40 hospitalisées, dont quatre enfants. Parmi les victimes figure notamment une femme de 25 ans, lieutenant dans la police, qui a été mortellement blessée par des fragments d'obus, a précisé le ministère de l'Intérieur ukrainien.

Un immeuble de huit étages a été détruit, a ajouté la présidence ukrainienne sur Telegram, et les frappes ont également endommagé quatre immeubles, un hôpital, un établissement d'enseignement supérieur et des dizaines de voitures.

De vastes opérations de secours se poursuivent

Le bilan risque de s'alourdir, "des gens étant probablement encore piégés sous les décombres du bâtiment partiellement détruit", a commenté le service d'Etat pour les situations d'urgence, qui a publié plusieurs photographies sur lesquelles on aperçoit une équipe de secouristes à l'œuvre au milieu des gravats. Un peu plus loin, des taches de sang jonchent une portion de bitume.

Le ministre de l'Intérieur a diffusé la vidéo du sauvetage d'un homme tiré des restes d'un bâtiment par une équipe de secouristes. Trois personnes au total ont été secourues sous les décombres, selon le service d'Etat pour les situations d'urgence.

Un centre de secours a été déployé sur les lieux de l'attaque, menée près du centre-ville de cette capitale régionale, peuplée de 300 000 personnes avant la guerre. Des psychologues ont été dépêchés sur place et une collecte de sang a été organisée dans la région, afin de venir en aide aux blessés.

Zelensky s'agace et demande des moyens antiaériens

Ce nouveau drame a suscité l'ire du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a saisi la balle au bond pour dénoncer l'essoufflement de l'aide militaire occidentale. "Cela ne serait pas arrivé si l'Ukraine avait reçu suffisamment d'équipements de défense aérienne et si la détermination du monde à résister à la terreur russe avait été suffisante", a réagi le dirigeant, passablement agacé. Il y a quelques jours, il s'était justement rendu dans la région pour inspecter des fortifications militaires.

Ces propos rejoignent ceux déjà prononcés mardi, qui soulignaient le contraste avec Israël, qui avait bénéficié du soutien militaire occidental pour repousser une attaque de l'Iran. Volodymyr Zelensky avait pris pour exemple la destruction totale de la centrale thermique de Trypillya, près de Kiev : "Il y a eu onze missiles qui volaient. Nous en avons détruit sept. Les quatre restants ont détruit la centrale de Trypillya. Pourquoi ? Parce qu'on avait zéro roquette. Nous étions à court de roquettes pour protéger Trypillya."

La ville frappée mercredi, Tchernihiv, se trouve à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec la Biélorussie, alliée de la Russie. La Russie bombarde quotidiennement des villes ukrainiennes à l'aide de missiles et drones explosifs, et cela fait des semaines, voire des mois, que Kiev réclame davantage de moyens antiaériens. "Cela n'arriverait pas si nous disposions d'une défense aérienne suffisante pour protéger nos citoyens", a aussi commenté Serhiy Haidaï, gouverneur de la région de Louhansk, alors que la poussée de l'armée russe, dans l'Est, met à rude épreuve les défenses ukrainiennes.

Le ministère de la Défense allemand a annoncé, samedi, qu'il allait envoyer un système de défense antiaérienne Patriot "supplémentaire" à l'Ukraine – le troisième – afin de l'aider à se prémunir face à "l'augmentation des frappes aériennes russes". Mais l'aide s'épuise peu à peu, en raison de blocages politiques à Washington, ce qui contraint les soldats ukrainiens à économiser leurs munitions.

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