Attaque de l'Iran contre Israël : quel a été le rôle joué par l'armée française dans la nuit de samedi à dimanche ?

Différentes versions circulent sur l'implication de Paris dans la défense du territoire israélien, après l'envoi de drones et de missiles mené par le régime de Téhéran contre Israël. Le président de la République Emmanuel Macron a reconnu lundi une intervention de la France.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, lors d'une conférence de presse conjointe à Jérusalem, le 24 octobre 2023. (CHRISTOPHE ENA / AFP)

Après la vaste attaque iranienne contre le territoire israélien, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, les chancelleries du monde entier craignent un embrasement du Proche-Orient. La tension dans la région pousse ainsi la diplomatie française à peser ses mots concernant le rôle joué par la France dans la défense du territoire israélien.

De son côté, l'armée israélienne s'est félicitée d'avoir pu compter sur "une coalition défensive d'alliés internationaux", dirigée par les Etats-Unis avec la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays, pour contrer l'envoi de drones et de missiles par l'Iran. Franceinfo fait le point sur les différentes versions qui circulent.

Pour l'armée israélienne : la France a fait partie de la "coalition défensive d'alliés internationaux" 

Le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, a annoncé dimanche que la France avait participé à la défense israélienne après l'attaque "sans précédent" lancée par l'Iran dans la nuit de samedi à dimanche. "La France a apporté une importante contribution", a précisé le porte-parole lors d'un entretien avec la presse étrangère relaté par Le Monde

Selon l'armée israélienne, l'offensive iranienne a pu être déjouée à l'aide d'une "coalition défensive d'alliés internationaux", comprenant les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et d'autres pays. Selon le porte-parole, "plus de 350 drones et missiles balistiques et missiles de croisière" ont été lancés vers Israël. Aucun drone ni missile "n'a pénétré le territoire d'Israël", à l'exception de quelques missiles balistiques ayant "légèrement touché la base de Nevatim"

"Nous avons intercepté 99% des tirs vers Israël", a déclaré Daniel Hagari dans une allocution télévisée. "C'était la première fois qu'une telle coalition travaillait ensemble contre la menace de l'Iran et de ses mandataires au Moyen-Orient", a-t-il ajouté. "Je voudrais remercier la France et les Français qui ont participé à ces interceptions", a par ailleurs déclaré à franceinfo le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne.

Pour Stéphane Séjourné : "Nous avons pris nos responsabilités"

Dimanche soir, Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères, invité du "20 Heures" de France 2, a précisé les contours de l'intervention française dans la défense israélienne. "Nous avons pris nos responsabilités parce que nous sommes acteurs de la sécurité régionale", a-t-il assuré. Selon le ministre, la France a participé à la défense des bases aériennes en Jordanie, aux Emirats arabes unis et en Irak. "L'attaque iranienne ne mettait pas seulement en cause Israël, mais portait atteinte à la sécurité de nos forces et violait l'espace aérien de nos partenaires arabes." Dans ce cadre, "la France a intercepté plusieurs de ces projectiles afin de protéger les bases françaises dans la région"

L'armée française a "contribué à la surveillance" des emprises militaires qu'elle utilise dans la région, en Jordanie notamment, a confirmé à franceinfo une source militaire. Elle a intercepté des tirs opérés par l'Iran contre Israël dans le cadre de "mesures d'autoprotection". Les militaires tricolores ont ainsi eu recours à des moyens de défense aérienne "qui peuvent être au sol et dans les airs", poursuit cette même source. 

Pour Emmanuel Macron : "des interceptions" à la demande de la Jordanie 

"Nous sommes intervenus", a confirmé de son côté, lundi, Emmanuel Macron, interrogé par BFMTV à l'occasion d'une interview donnée à 102 jours du début des Jeux olympiques de Paris. La France a procédé à "des interceptions" de missiles et de drones iraniens visant Israël dans la nuit de samedi à dimanche à la demande de la Jordanie. "Nous avons une base aérienne en Jordanie (...) L'espace aérien jordanien était violé par ces tirs", a expliqué le chef de l'Etat. 

"Nous avons fait décoller nos avions et nous avons intercepté ce que nous devions intercepter."

Emmanuel Macron 

sur BFMTV

Le président de la République a aussi assuré vouloir "tout faire pour éviter l'embrasement". Il a "condamné avec la plus grande fermeté l'attaque sans précédent lancée par l'Iran contre Israël" et appelé les parties prenantes "à la retenue". Mais ce sont "les Américains qui ont un rôle très important à jouer pour contenir l'Iran", a-t-il reconnu. En décidant de "frapper Israël" depuis son sol, l'Iran a provoqué "une rupture profonde" et "ce qui s'est ouvert est très dangereux en termes de réaction", a-t-il estimé. 

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