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Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 1er août

Un premier navire chargé de maïs est parti du port d'Odessa, dans le cadre des accord sur les exportations sous supervision internationale.

Article rédigé par franceinfo
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Le cargo Razoni à son départ du port d'Odessa (Ukraine), le 1er août 2022, avec une cargaison de maïs. (MINISTERE DE LA DEFENSE TURC / AGENCE ANADOLU / AFP)

Face à la crise alimentaire mondiale, l'Ukraine a repris ses exportations de céréales pour la première fois depuis l'invasion russe. Un premier bateau est parti du port d'Odessa, lundi 1er août, même si Kiev a jugé qu'il était "trop tôt" pour se réjouir. L'Ukraine, par ailleurs, affirme avoir reçu de nouveaux systèmes d'artillerie lourde, et le président Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour la première fois depuis le 16 juin. 

Un premier navire de céréales quitte Odessa

L'Ukraine a repris ses exportations de céréales pour la première fois depuis le début de l'invasion russe il y a six mois. Le cargo "Razoni a quitté le port d'Odessa à destination du port de Tripoli au Liban. Il est attendu le 2 août à Istanbul", en Turquie, où il sera inspecté, a annoncé le ministère turc de la Défense. Selon les autorités ukrainiennes, le bateau est chargé de 26 000 tonnes de maïs. Des céréales sont déjà parties d'Ukraine depuis l'invasion russe le 24 février, mais depuis Berdyansk, sur la mer d'Azov, zone occupée par les Russes.

Ce départ s'est déroulé conformément aux termes d'un accord international qui doit permettre d'atténuer la crise alimentaire mondiale. Ce texte signé le 22 juillet à Istanbul entre la Russie, l'Ukraine, la Turquie et les Nations unies permet la reprise des exportations ukrainiennes sous supervision internationale.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé qu'il était "trop tôt" pour se réjouir après la reprise des exportations des céréales ukrainiennes depuis le port d'Odessa saluée unanimement. "A l'heure actuelle, il est trop tôt pour en tirer des conclusions et faire des prévisions", a-t-il déclaré dans son adresse vidéo quotidienne. "Attendons de voir comment l'accord fonctionnera et si la sécurité sera vraiment garantie."

Kiev reçoit de nouvelles livraisons d'armes occidentales

L'Ukraine dit avoir reçu de nouveaux systèmes de lance-roquettes multiples des Etats-Unis et d'Allemagne. Au total, quatre nouveaux lance-roquettes américains HiMars et le premier d'un lot de Mars II allemands sont arrivés en Ukraine, a déclaré sur Twitter le ministre de la Défense, Oleksiï Reznikov. Kiev réclame régulièrement ces armements, estimant qu'ils peuvent modifier la dynamique sur le champ de bataille.

Les Etats-Unis, par ailleurs, ont annoncé qu'ils allaient envoyer de nouvelles armes aux forces ukrainiennes pour une valeur de 550 millions de dollars, dont des munitions pour des lance-roquettes de plus en plus importants dans la bataille. Cette aide va notamment "inclure davantage de munitions pour les systèmes (...) HiMars", a affirmé un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, à la presse.

Cela porte le montant total de l'assistance militaire allouée à l'Ukraine depuis que le président Joe Biden a pris ses fonctions à plus de 8 milliards de dollars, selon lui. La nouvelle aide comprendra également 75 000 obus de 155 mm, a précisé le Pentagone dans un communiqué.

Emmanuel Macron s'entretient avec Volodymyr Zelensky

Les deux dirigeants se sont entretenus par téléphone pendant 1h30, pour leur premier échange depuis leur rencontre le 16 juin à Kiev. Au cours de l'échange, Emmanuel Macron a "réaffirmé son soutien au peuple ukrainien et à sa résistance", tout en disant "sa détermination à faire en sorte" que "les crimes de guerre" qui "se multiplient" ne "restent pas impunis", a annoncé la présidence française.

Il a de nouveau interrogé Volodymyr Zelensky sur "ses besoins en matière militaire, humanitaire, et économique", lui confirmant "la volonté de la France de poursuivre le soutien aux forces armées ukrainiennes afin de leur permettre de résister à l'agression de la Russie", selon l'Elysée. Le président français a également affirmé "sa volonté d'assurer un soutien macroéconomique de court terme" à l'Ukraine, sans entrer dans les détails.

Emmanuel Macron est en outre revenu sur ses déclarations lors de sa récente tournée au Cameroun, Bénin et Guinée-Bissau, au cours de laquelle il a mis en garde les pays africains contre "la guerre hybride" que mène Moscou, notamment sur "le plan informationnel". Les deux présidents "sont convenus de poursuivre leurs efforts conjoints pour contrer la désinformation russe à l'échelle mondiale", précise l'Elysée.

Les bombardements se poursuivent sur le terrain

Sur le terrain, les frappes russes se sont poursuivies sur les villes ukrainiennes, notamment Mykolaïv, dans le Sud, où un des plus importants entrepreneurs agricoles du pays, Oleksiï Vadatoursky, 74 ans, a été tué avec son épouse dimanche. Volodymyr Zelensky a rendu hommage à un "héros de l'Ukraine".

La ville a été massivement bombardée à nouveau lundi, selon le gouverneur de la région Vitali Kim, qui a signalé trois personnes tuées. "La ville est en train d'être détruite", a-t-il écrit sur son compte Telegram. "Mais la chance est qu'il y a peu de morts, peu de blessés". Mykolaïv est proche du front dans le sud de l'Ukraine, où les forces de Kiev mènent une contre-offensive.

Dans la région voisine de Kherson, une ville prise par les Russes le 3 mars, l'Ukraine a dit avoir repris 46 localités occupées. Les journalistes de l'AFP ont également constaté un bombardement russe intense de la ville de Bakhmout, dans l'Est. Trois civils ont été tués dimanche dans la région de Donetsk, dont deux à Bakhmout, et 16 autres blessés, ont indiqué lundi les autorités locales.

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