"Contacter nos proches, c’est difficile !" : dans Kherson libérée, les Ukrainiens doivent composer avec les problèmes de courant ou de réseau
En Ukraine, téléphoner à sa famille est chaque jour une mission dans la ville de Kherson. D'après le président Volodymyr Zelensky, les problèmes d’électricité et de courant persistent depuis que la Russie a détruit toutes les infrastructures cruciales.
On les repère vite, ces habitants, figés au coin d’une rue, le nez dans le téléphone. "On cherche le réseau !", dit Natalya,une mère de famille. "On essaie de contacter nos proches, c’est difficile, on n'arrive pas à avoir de leurs nouvelles !" Alors, elle attend là, tout près d’une petite antenne satellite, qu’un journaliste de passage a posé là.
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Le président ukrainien, en visite surprise lundi 14 novembre à Kherson, a déclaré que la reprise des territoires occupés par les forces de Moscou serait "un chemin long et difficile", la Russie ayant détruit "toutes les infrastructures cruciales" dans la ville, selon Volodymyr Zelensky. "La majeur partie de la région libérée de Kherson est sans électricité depuis le 6 novembre", a quant à lui déclaré le président du gestionnaire de réseau de transport d'énergie ukrainien Ukrenergo, Volodymyr Koudrytsky.
La joie de pouvoir donner des nouvelles à sa famille
Et soudain son téléphone sonne : "Allô mon fiston ? Oui, je suis là !" Natalya se tourne vers nous : "C’est mon fils, il m’appelle de Kharkiv, il s’inquiète !" Rostislav, son garçon a fui Kherson dès le début de la guerre, pour s’installer à l’autre bout du pays. Natalya, elle, n’a pas voulu partir, pour rester près de son vieux papa de 82 ans qui voulait absolument voir –de ses yeux- les Ukrainiens revenir. "On peut dire maintenant que tout va bien. On a survécu à ces neuf mois ! Quand nos soldats sont entrés en ville, le premier jour, on n'arrivait pas à y croire. On avait les larmes aux yeux."
Nous laissons Natalya profiter d’avoir enfin son fils, au bout du fil. Puis telle une volée de moineaux, voilà tout le monde qui change de trottoir ! Quelqu’un a repéré un autre signal, en face. "Oh ! Et voilà. Encore une fois, tout le monde court après la parabole Starlink !" Avec son cache-oreilles sur la tête, Clavdia confirme : les satellites d’Elon Musk sont d’une grande aide, pour les Ukrainiens. C’est tout ce qui fonctionne ici.
"Tout le reste est coupé ! C’est très important de donner des nouvelles à nos amis en Ukraine, en dehors de Kherson, pour dire qu’ici, ça va."
Un son sourd d’explosion nous interrompt. "Oh, ça, ça arrive constamment, dit-elle. Parfois, ça tape très très fort. Mais on s’est habitués." Clavdia, pourtant, sourit toujours : "Moi, j’ai cru dès le premier jour que l’Ukraine serait de retour, ici."
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