"C'est la mort qui attend les Russes ici" : à Sloviansk, ces civils volontaires répondent à la menace de Moscou
Cette ville de l’Est de l'Ukraine s’est vidée de ses habitants, qui sont nombreux à fuir l'arrivée des troupes russes. franceinfo a rencontré des volontaires qui ont fait le choix d’y rester, malgré tout.
Moscou ne fait aucun mystère de ses objectifs : prendre, dans les prochaines semaines le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass deux mois après le début de la guerre. Dans le viseur des forces russes, il y a notamment la ville de Sloviansk, 100 000 habitants avant le conflit, moins de 30 000 aujourd’hui. Et parmi eux, des civils qui ont pris les armes mais que la menace n’inquiète pas, comme Pavel, qui déambule dans la ville qui se barricade.
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Ce civil qui a rejoint la réserve de l'armée est confiant et ne veut pas entendre parler de l'appel du Kremlin à déposer les armes. "Personne ne se rendra, assure-t-il. On se battra jusqu'à la victoire. Notre pays a besoin d'armes offensives et de l'artillerie lourde, des tanks et des avions."
"Personne ne se rendra"
À ses côtés, son ami Dmytro se réjouit des déboires de l'armée russe qui peine depuis plusieurs jours à percer les lignes ukrainiennes. "Ils n'ont pas les moyens de nous encercler ou de lancer une grosse offensive, indique-t-il. Ils ont redéployé des troupes dans le Donbass, mais ça ne servira à rien !" Et quand on lui demande ce qu'il pense de l'armée russe, présentée comme infaillible, il répond : "Elle est nulle ! On l'a vue combattre ! Par rapport à nous, l'armée russe ne vaut rien. L'armée soviétique était composée de nombreux soldats ukrainiens. C'est pour cela qu'elle était puissante. Aujourd'hui, les Ukrainiens combattent pour leur terre."
Pour ce soldat originaire de Sloviansk, l'armée russe a déjà payé un lourd tribut dans cette guerre, encore plus lourd qu'en Afghanistan dans les années 1980.
"C'est cent fois pire ! L'Afghanistan, ce n'était rien ! C'est la mort qui attend les Russes ici."
Dmytroà franceinfo
"Ils ont perdu plus de 10 000 hommes en dix ans en Afghanistan, alors qu'ici, ce sont 20 000 tués en 52 jours, c'est ça, la vérité", conclut-il. Une humiliation que Vladimir Poutine tente de dissimuler à sa population.
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