Procès des militants anti-bassines" de Sainte-Soline : six à douze mois de prison avec sursis requis pour les leaders des manifestations
"Liberté d'expression" ou "climat de terreur" ? Huit mois après les violents heurts entre militants environnementaux et forces de l'ordre, six à douze mois de prison avec sursis ont été requis, mardi 28 novembre, à l'encontre de neuf prévenus, soupçonnés d'avoir organisé des manifestations interdites contre les "bassines" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). Le tribunal correctionnel de Niort a mis sa décision en délibéré au 17 janvier.
Cette audience marathon de près de 14 heures a permis aux parties de dérouler leurs arguments, entre droit à manifester et "traumatisme" des agriculteurs visés par des dégradations, entre soutien à l'irrigation et inquiétude pour l'imminence de "l'enfer climatique".
Trouver un "équilibre entre liberté d'expression et cohésion sociale"
Le procureur Julien Wattebled a demandé au tribunal de "trouver un équilibre entre la liberté d'expression et le maintien de la cohésion sociale", tout en décrivant un département où "la peur règne depuis trop longtemps". "Notre rôle est de dire stop, car on a depuis cet été des annonces de surenchères qui vous disent que ce sera encore plus fort", a-t-il lancé, alors qu'une prochaine mobilisation anti-"bassines" est annoncée en juillet prochain dans le Poitou, juste avant les Jeux olympiques de Paris.
Il a dépeint Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines non merci", comme étant "au coeur de l'organisation", requérant contre lui 12 mois de prison avec sursis, 2 100 euros d'amende et une interdiction d'approcher des réserves de Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon. Le parquet, fustigeant un "climat de terreur", a aussi requis huit mois avec sursis contre Joan Monga, alias Basile Dutertre, et six mois contre Nicolas Garrigues, alias Benoît Feuillu. Ils sont tous deux des militants des Soulèvements de la Terre, collectif dont la dissolution demandée par le ministère de l'Intérieur a été annulée le 9 novembre par le Conseil d'Etat.
Des amendes et diverses mesures d'interdictions ont été requises contre les six autres prévenus. Devant le tribunal, des dizaines de manifestants sont venus soutenir les prévenus, qui avaient nié en septembre avoir été les organisateurs des rassemblements à Sainte-Soline. Une centaine de personnes se sont ensuite réunies à la "bassine" d'Oulmes (Vendée), selon la gendarmerie, qui n'a pas relevé de dégradations.
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