Biélorussie : l'opposante Maria Kolesnikova, actuellement incarcérée, va porter plainte pour "enlèvement"
Arrêtée à la frontière ukrainienne et incarcérée mercredi, la figure de l'opposition contre le président contesté Loukachenko avait disparu en début de semaine dans des circonstances étranges.
Après sa disparition forcée, l'opposante au pouvoir biélorusse va continuer son combat depuis la prison. Maria Kolesnikova est actuellement incarcérée et va déposer plainte contre des membres des services de sécurité pour "enlèvement" et "menaces de mort" après sa disparition lundi dans des circonstances troubles, a annoncé jeudi 10 septembre son organisation politique. Selon le site internet de Viktor Babaryko, ex-candidat à la présidentielle dont elle était la directrice de campagne, Maria Kolesnikova a envoyé une lettre au directeur du Comité d'enquête biélorusse, dans laquelle elle détaille ce qui lui est arrivé entre son "enlèvement" lundi et sa réapparition 24 heures plus tard à la frontière avec l'Ukraine. "Quand les agents du KGB (services de sécurité) ont compris que je ne quitterais pas le territoire volontairement, ils ont mis un sac sur ma tête, m'ont mise dans un minibus et m'ont conduite à la frontière ukraino-bélarusse", écrit-elle dans la lettre. Elle confirme aussi la version de ses partisans selon laquelle elle a déchiré son passeport pour ne pas pouvoir être expulsée de force du pays, .
Les opposants soit en exil, soit en prison
"Maria Kolesnikova indique les noms et positions spécifiques des personnes qui ont exercé une pression psychologique sur elle. Elle demande d'ouvrir une procédure pénale" pour enlèvement, emprisonnement illégal et menaces de mort, détaille le site internet qui publie des extraits de sa lettre. "Ces personnes ont menacé de me tuer. Elles ont déclaré que si je ne quittais pas la Biélorussie volontairement, je partirais quand même, vivante ou en morceaux. Ils menaçaient aussi de me priver de liberté pendant vingt-cinq ans, de me causer des problèmes dans mes lieux de détention", écrit l'opposante de 38 ans.
Maria Kolesnikova et un autre membre emprisonné de la direction du Conseil de coordination de l'opposition biélorusse ont été inculpés mercredi pour "atteinte à la sécurité nationale". Ces inculpations interviennent un mois après l'élection présidentielle qui a déclenché un mouvement de contestation sans précédent dans le pays, pour dénoncer la réélection d'Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Toutes les figures de l'opposition dans cette contestation historique, marquée par des manifestations record chaque dimanche à Minsk, sont aujourd'hui soit en exil, soit en prison.
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