"Kolesnikova est actuellement détenue." C'est ce qu'a déclaré mardi 8 septembre Anton Bytchkovski, le porte-parole des gardes-frontières biélorusse, confirmant l'information selon laquelle une figure de l'opposition, Maria Kolesnikova, dernière des trois figures féminines de la campagne présidentielle contre le président contesté Alexandre Loukachenko, a été arrêtée à la frontière avec l'Ukraine."Une procédure est en cours afin d'évaluer la situation d'un point de vue juridique", a ajouté le porte-parole des gardes-frontières sans plus d'explications. Selon lui, deux autres membres du Conseil de coordination de l'opposition, qui vise à organiser une transition du pouvoir, ont passé la frontière : Anton Rodenkov et Ivan Kravtsov. Les deux autres figures féminines du mouvement, Svetlana Tikhanovskaïa et Veronika Tsepkalo, se sont déjà exilées.Incarcération ou exil contraintMaria Kolesnikova, 38 ans, avait disparu lundi à Minsk, "enlevée" selon ses partisans et embarquée dans un véhicule contre son gré. Nombre de figures de l'opposition, membres ou non du Conseil de coordination, ont été contraints à l'exil ou incarcérés ces dernières semaines, Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 26 ans, faisant face à une mobilisation sans précédent contre lui.Mais malgré cette répression, depuis un mois, un mouvement de protestation réclamant son départ, réunissant notamment chaque dimanche plus de 100 000 personnes à Minsk, se prolonge pour dénoncer sa réélection, jugée frauduleuse, le 9 août avec 80% des voix face à Svetlana Tikhanovskaïa, une prof d'anglais de formation sans expérience politique, qui s'était lancée dans la course à la présidentielle, pour remplacer son mari emprisonné depuis le printemps.