Burundi : une situation confuse à l'issue incertaine
Après des combats entendus jeudi autour de la radio-télévision nationale, la tentative de coup d'Etat semble s'essouffler. Un proche conseiller du président Pierre Nkurunziza a fait savoir que le chef d'Etat était rentré au Burundi, mais aucune confirmation n'était possible en soirée. Le numéro deux du mouvement des putschistes a certes reconnu l'échec du coup d'Etat, mais "à titre personnel ". La situation, suivie de près par l'ONU et la France, reste incertaine.
Les médias ciblés
Dans la nuit de mercredi à jeudi, la radio-télévision nationale avait déjà fait l’objet d’attaques par des soutiens du président, dont elle avait annoncé la destitution. Les bâtiments, visés notamment par des tirs de roquettes, étaient en flammes jeudi matin. Selon son directeur, la radio nationale émettait de nouveau jeudi après-midi après une interruption des programmes. Et elle est restée, a-t-il affirmé, sous contrôle loyaliste.
Plusieurs autres radios privées ont été ciblées ces dernières heures et ne peuvent plus émettre.
Les deux camps tentent de prendre le contrôle des médias et de la diffusion des informations. Ils se battent aussi pour maîtriser les points stratégiques de Bujumbura, comme la présidence ou le siège national du parti présidentiel.
#Burundi : la RPA est en flammes, des parties du bâtiment menacent de s'écrouler @RFI pic.twitter.com/h192Kn5x44
— Sonia Rolley (@soniarolley) May 14, 2015
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Le putsch lancé mercredi
C’est l’ancien chef de l’état-major, le général Godefroid Niyombaré, qui avait annoncé sur les ondes la destitution du président et du gouvernement. Cette déclaration avait été fêtée par la population. Mais le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a immédiatement exhorté "au calme et à la retenue".
Dans une première prise de position, François Hollande a appelé jeudi à la fin des violences. Le chef de l'Etat français, dans un communiqué, a aussi souhaité la reprise rapide du processus électoral.Des consultations d'urgence ont eu lieu ce jeudi à l'ONU à la demande de la France. Le Conseil de sécurité a condamné la tentative du coup d'Etat et appelé à tenir "des élections crédibles".
Le président veut un troisième mandat
Il y a trois semaines, le président Pierre Nkurunziza annonce qu’il briguera un troisième mandat. Il avait pourtant assuré aux instances internationales qu’il ne serait pas candidat à l’élection présidentielle de juin 2015. Cette situation, qui n’est pas prévue par la constitution burundaise, a déclenché de vives contestations. Elles ont fait une vingtaine de morts.
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