Comment aider la forêt amazonienne, ravagée par des incendies ?
La déforestation de plus en plus intensive est la principale cause des feux qui dévastent la forêt amazonienne depuis plusieurs semaines. Et nous pouvons agir depuis la France, en consommant moins certains produits.
Peu relayés dans les médias pendant plusieurs semaines, les feux qui ravagent la forêt amazonienne émeuvent aujourd'hui l'ensemble de la planète. Installée à 60% sur le territoire brésilien, mais aussi en Colombie, au Pérou, au Venezuela, en Bolivie, au Suriname et en Guyane, la forêt, surnommée (en partie à tort) "le poumon vert" de la Terre, enregistre des dizaines de milliers de départs de feux. Samedi 24 août, l'Institut national de recherche spatiale en recensait 79 513 depuis le début de l'année rien qu'au Brésil, dont un peu plus de la moitié en Amazonie.
Alors que, sur place, des avions de l'armée brésilienne transformés en bombardiers d'eau survolent l'Etat amazonien de Rondonia, la communauté internationale envisage de se mobiliser. Dimanche, Emmanuel Macron a déclaré, depuis Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), où les dirigeants du G7 sont réunis en sommet, que ceux-ci travaillaient à la création d'un "mécanisme de mobilisation internationale". Ce dispositif est réclamé par ailleurs par l'ex-députée de Guyane et ex-garde des Sceaux, Christiane Taubira, afin de protéger l'Amazonie. En attendant, comment les citoyens peuvent-ils se mobiliser ?
Donner aux associations qui protègent la forêt sur le terrain avec les communautés indigènes
Quand la cathédrale Notre-Dame-de-Paris a été dévorée par les flammes en avril, des dons sont arrivés du monde entier pour sa reconstruction. De la même façon, les Français peuvent aider financièrement les ONG qui travaillent à la préservation de la forêt amazonienne sur le terrain.
Le site américain Charity Navigator*, qui évalue le travail des associations, propose une liste des programmes reconnus et fiables, lesquels font la promotion d'un usage responsable de la forêt en collaboration avec les peuples indigènes. Parmi les mieux notés figurent l'Amazon conservation association*, le Rainforest trust*, et le Rainforest Action network*. WeForest* permet également de financer spécifiquement le programme de l'ONG en cours au Brésil. Certaines d'entre elles, comme Amazon Watch*, acceptent même les dons en bitcoins.
Enfin, d'autres proposent de financer la plantation d'arbres pour lutter contre la déforestation de l'Amazonie : c'est le cas du programme "Amazon Rainforest" de l'association One Tree Planted*. En France, le site Conscients* propose de planter un arbre dans la forêt amazonienne, au Pérou, en échange de 5 euros et en collaboration avec la fondation Amazonia Viva, tout comme Saving The Amazon*, laquelle travaille avec des communautés indigènes d'Amazonie. Et pourquoi ne pas profiter de cette actualité pour installer le moteur de recherches Ecosia, qui convertit nos recherches sur internet en arbres plantés ?
Limiter sa consommation de viande
La déforestation explique la majorité des incendies survenus en 2019 en Amazonie. Ils sont notamment provoqués par les défrichements par brûlis utilisés pour transformer des aires forestières en zones de culture et d'élevage ou pour nettoyer des zones déjà déboisées. L'élevage de viande bovine et la culture du soja OGM, utilisé notamment pour nourrir les bêtes, sont donc directement responsables de la multiplication des incendies.
"L'élevage bovin extensif est le principal facteur de déforestation de l'Amazonie. Un peu plus de 65% des terres déboisées en Amazonie sont aujourd'hui occupées par des pâturages", explique à l'AFP Romulo Batista, chercheur chez Greenpeace. Le Brésil est le premier exportateur mondial de bœuf. Ses exportations de viande bovine, à destination de la Chine, suivie de l'Egypte, puis de l'Union européenne, ont atteint en 2018 le record de 1,64 millions de tonnes.
Premier exportateur mondial de soja devant les Etats-Unis, le Brésil a exporté un record de 83,3 millions de tonnes en 2018, soit 22,2% de plus qu'en 2017, selon le ministère brésilien de l'Economie. Cette performance s'explique surtout par l'appétit de la Chine, premier client du soja brésilien, majoritairement OGM. Mais l'Europe aussi achète du soja brésilien, qui sert surtout à l'alimentation animale, en particulier pour les élevages industriels de volailles et de porcs, selon Greenpeace. Pour ne pas encourager la déforestation, il convient donc de réduire sa consommation de viande bovine brésilienne, mais aussi sa consommation de volaille ou de porc produits en Europe.
Devenir un consommateur vigilant
Alimentation, cosmétiques, meubles, bois, instruments de musique, ramettes de papiers... Notre chariot déborde de produits dont la production peut aggraver la déforestation de la forêt amazonienne, et donc favoriser les incendies. Le site internet Rainforest Alliance* permet de faire le tri en répertoriant les entreprises respectueuses de ces écosystèmes. En choisissant "France" dans l'onglet "location" (localisation), vous trouverez directement la liste des entreprises bénéficiant du label certifié par Rainforest Alliance.
Par ailleurs, il est conseillé de consommer le plus local possible. Pour le bois, par exemple, il vaut mieux privilégier des types de bois en provenance d'arbres qui poussent sur le territoire français, comme le chêne, le hêtre et le peuplier.
Enfin, cette prise de conscience pourrait vous encourager à militer pour la réduction de l'utilisation du papier dans votre entreprise et la limitation des produits jetables (serviettes ou sacs en papier) dans la vie de tous les jours.
* Tous les liens signalés par un astérisque renvoient sur un contenu en anglais.
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