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Bouteflika pourrait briguer un 5e mandat, selon un rapport du Sénat français

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, âgé de 80 ans, à la tête de l’État depuis le 27 avril 1999, pourrait se représenter dans deux ans, selon un rapport du Sénat français. «L’hypothèse d’une candidature à un cinquième mandat en 2019 n’apparaît d’ailleurs pas exclue», notent les rapporteurs.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le président algérien Abdelaziz Bouteflika en 2014. (CITIZENSIDE/FAYCAL NECHOUD / AFP)

Le rapport du Sénat français, publié le 27 juillet 2017, n’exclut pas l’éventualité d’une candidature du président algérien Abdelaziz Bouteflika à vouloir se succéder à lui-même. «Il n’existe pas de réelle pression populaire en faveur d’une évolution du régime, en dépit de l’impression de sclérose que peut dégager le pouvoir en place. Abdelaziz Bouteflika, âgé de 80 ans, dispose d’une réelle légitimité, acquise notamment à l’issue de la décennie noire. L’hypothèse d’une candidature à un cinquième mandat en 2019 n’apparaît d’ailleurs pas exclue», note le rapporteur Simon Sutour, sénateur socialiste.
 
Abdelaziz Bouteflika, âgé de 80 ans et malade, à la tête de l’Algérie depuis le 27 avril 1999, ne s’est pas adressé à son peuple depuis des années.  Il a été victime en 2013 d'un AVC qui a affaibli sa  mobilité et sa faculté d'élocution. Ses activités publiques sont devenues très  rares et il n'apparaît à l'écran de la télévision officielle que lorsqu'il reçoit des invités étrangers ou lors de cérémonies officielles.

«Le Printemps arabe» n’est pas arrivé en Algérie, échaudée par des «Automnes djihadistes ». «Les exemples libyens et syriens ou l’émergence du terrorisme au Sahel viennent étayer cette présentation d’un «Printemps arabe» synonyme de déliquescence des États. La présence de groupes terroristes sur son territoire – à l’instar d’AQMI (Al Qaeda pour le Maghreb islamique), issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien – contribue à cette assimilation du «Printemps arabe» au djihadisme et donc à une menace pour la sécurité intérieure», note le rapport.
 
Le rapport souligne l’émergence de la société civile lors de la dernière présidentielle malgré un champ politique verrouillé, «tout aussi stable que complexe ». «Le mouvement Barakat (« ça suffit ! »), issu de la société civile et composé en majorité de trentenaires, a néanmoins réussi une percée médiatique à l’occasion des dernières élections présidentielles en s’opposant à la nouvelle candidature d’Abdelaziz Bouteflika en 2014. Il traduit notamment l’émergence des réseaux sociaux dans le débat politique algérien et le rôle des jeunes, souvent au chômage». Bémol selon les rapporteurs : «Il n’est pour autant pas possible à l’heure actuelle de juger de la capacité de ce mouvement, qui n’a pas participé à l’élection présidentielle, à perdurer et à trouver sa place sur l’échiquier politique et social».

Un précédent rapport parlementaire avait viré à l'affaire d’Etat. L’examen du rapport parlementaire, mercredi 18 janvier 2017, sur la coopération européenne avec les pays du Maghreb avait tourné à la polémique. Deux parlementaires français ont mis en exergue l’instabilité politique de ces pays (Algérie, Maroc, Tunisie) dirigés par des hommes à la santé très «fragile».

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika frappé par un AVC en 2013, le roi Mohammed VI «atteint d’une maladie à évolution lente soignée à coup de cortisone, le président tunisien Essebsi extrêmement fragile à 89 ans»...L’examen du rapport des deux députés français Guy Teissier (LR) et Jean Glavany (PS) a créé une vive émotion en Afrique du Nord.

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