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Olivier Dubois détenu depuis 500 jours au Mali : le retrait des soldats français "doit devenir un facteur positif pour obtenir sa libération", estime RSF

Invité de franceinfo ce dimanche, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, a exhorté les autorités françaises à ne pas relâcher les efforts pour obtenir la libération du journaliste indépendant, retenu en otage au Mali depuis 500 jours. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un message de soutien au journaliste Olivier Dubois, retenu en otage au Mali depuis le 8 avril 2021, affiché par la mairie de Lille. (FRANCOIS CORTADE / RADIO FRANCE)

"Le fait que l'opération Barkhane soit terminée doit devenir un facteur positif pour obtenir sa libération", estime le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF) Christophe Deloire, ce dimanche 21 août sur franceinfo, alors que le journaliste indépendant Olivier Dubois est désormais retenu en otage au Mali depuis 500 jours par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), la principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda.

Le ministère des Affaires étrangères assure que le retrait des soldats français du Mali "ne diminue en rien la mobilisation de la France" pour le faire libérer.

franceinfo : Êtes-vous inquiet de la situation ?

Christophe Deloire : La situation est inquiétante parce qu'elle dure. Florence Aubenas, en Irak en 2005, avait été otage 157 jours. Georges Malbrunot et Christian Chesnot, 124 jours. Un peu plus tard, Didier François, Nicolas Hénin et d'autres : dix mois. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier c'est 547 jours en Afghanistan. Ça veut dire que 500 jours pour Olivier Dubois, c'est déjà pas très loin du record. Et c'est inquiétant évidemment vu les faibles relations diplomatiques entre la France et le Mali.

La France assure que la fin de l'opération Barkhane et le départ des soldats français ne limitera pas ses moyens d'action pour faire libérer Olivier Dubois. Qu'en pensez-vous ?

C'est une question qu'on a reposée officiellement au ministère des Affaires étrangères cette semaine, il nous a été répondu que le retrait de l'opération Barkhane du Mali ne diminue en rien la mobilisation de la France et que les relations franco-maliennes n'avaient pas d'impact sur l'affaire. C'est vraiment ce qu'on espère. C'est un groupe jihadiste qui détient Olivier Dubois au Mali, un groupe jihadiste qui était, comme d'autres, la cible de l'opération Barkhane. Donc le fait que l'opération Barkhane soit terminée doit devenir un facteur positif pour obtenir sa libération.

On dit souvent que les négociations avec des ravisseurs, lorsqu'elles ont lieu, doivent rester secrètes. Donc, le silence actuel relève peut être de cela ?

Évidemment que le secret est légitime et a un facteur d'efficacité. Après, ce qui est important pour les familles, les associations comme Reporters sans frontières, c'est d'avoir des éléments permettant de s'assurer que le dispositif est intense. On sait que la France, au fil de l'histoire, contemporaine, est un pays dont les autorités ne lâchent pas les otages. Il y avait des pays comme le Japon, les États-Unis, qui historiquement n'avaient pas du tout le même comportement vis-à-vis de leurs otages. Ça, c'est une chose qui doit absolument être maintenue. Il faut qu'au-delà la raison d'État sur ces relations internationales, une affaire comme celle-ci, reste sur le dessus de la pile des priorités des autorités.

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