Infographies Face au niveau très inquiétant des nappes phréatiques, le risque de sécheresse augmente encore pour cet été
Les pluies de mars n'ont pas suffi à remplir le sous-sol. Pas moins de 75% des nappes phréatiques de l'Hexagone étaient en dessous des normales le mois dernier, a annoncé le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) lors d'un point-presse, jeudi 13 avril. C'est une légère amélioration par rapport au mois de février, où 80% des nappes affichaient un niveau inférieur à la normale. Mais c'est bien pire que l'an dernier à la même période (seulement 56% en mars 2022).
Dans le détail, la répartition de ce manque d'eau est très hétérogène sur le territoire. Alors que le niveau d'eau contenue dans les sous-sols est en hausse dans l'ouest et le sud-ouest de la France, celui des nappes du bassin parisien, de l'Est et du Sud continue de diminuer. Le BRGM estime que de nombreux secteurs sont préoccupants.
Pour l'expliquer, les experts pointent le faible niveau des précipitations depuis l'automne dernier. La France a même connu, au cœur de l'hiver, 32 jours consécutifs sans pluie, qui ont mis un coup d'arrêt brutal à la recharge des nappes phréatiques. Depuis, les sols sont très secs et la végétation absorbe la majorité des pluies, limitant leur infiltration dans les sols. "A partir d'avril, les épisodes de recharge devraient rester ponctuels et peu intenses, sauf événements pluviométriques exceptionnels", note l'organisme public.
Toutes les nappes phréatiques sont à risque
Conséquence du manque de pluies lors des six derniers mois, le risque de sécheresse pour l'été à venir est déjà très élevé dans certaines zones, comme le montre la carte publiée jeudi par le BRGM, qui met en évidence les territoires les plus à risque. L'Hexagone y est notamment traversé par une large bande rouge vif marquant un "risque très fort" de sécheresse.
Le bassin parisien, une partie du centre de la France et le bassin de la Saône et du Rhône sont concernés. Il s'agit de zones fortement sollicitées pour notre consommation d'eau, où la recharge des nappes a été déficitaire ou inexistante, et où les experts anticipent encore une dégradation. Dans les autres régions, le risque est plus limité mais bien réel, en raison d'une grande incertitude liée à la pluviométrie. "Aucune nappe ne présente un risque très faible de sécheresse", prévient le BRGM.
A la même période il y a un an, la carte du risque de sécheresse pour l'été 2022, qui a pourtant été celui de tous les records, était moins préoccupante. Outre l'observation des prévisions de pluie, le BRGM évoque le poids de l'irrigation. "Si, comme l'an dernier, il ne pleut pas beaucoup et que les températures sont élevées, les campagnes d'irrigation vont commencer très tôt", prévient Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM.
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