Vagues de chaleur, sécheresse, températures record... Ce qu'il faut retenir du bilan de l'été 2022 dressé par Météo France
L'institut météorologique et climatique national revient sur le climat des trois derniers mois, historique à bien des égards.
Une saison de tous les records. L'été 2022 est le deuxième été le plus chaud jamais enregistré, après celui de 2003. Météo France dresse le bilan, mardi 30 août. Vagues de chaleur, températures record, sécheresse… L'institut météorologique et climatique national revient sur les records battus durant les trois derniers mois et sur la manière dont ils s'inscrivent dans le contexte du changement climatique. Franceinfo vous résume ce qu'il faut en retenir.
Le deuxième été le plus chaud après 2003
Sur la moyenne des trois derniers mois, les températures ont été 2,3 degrés au-dessus de la moyenne des années 1991 à 2020, pour atteindre 22,67 degrés. L'été 2022 est donc le deuxième plus chaud mesuré, derrière celui de l'année 2003. Les températures ont été particulièrement élevées dans les régions du sud et de l'ouest du pays. Dans le détail, le mois de juin a été plus chaud de 2,3 degrés par rapport à la normale. Pour le mois de juillet, cette hausse s'élève à 2,1 degrés. Et 2,5 pour le mois d'août.
Un record de 33 jours de vagues de chaleur
L'été 2022 a vu trois vagues de chaleur frapper le pays. Du jamais-vu. Au total, 33 journées ont été plombées par des températures écrasantes, selon le décompte de Météo France. Là encore, un record depuis 1947. Le premier épisode, enregistré au mois de juin, a duré 5 jours, quand ceux de juillet et d'août ont duré chacun 14 jours. La vague de chaleur du mois de juin est donc plus courte, mais c'est aussi la plus précoce jamais mesurée par Météo France. Le thermomètre est ainsi monté à 40 degrés à Saint-Jean-de-Minervois, dans l'Hérault, le 16 juin. Une première aussi tôt dans l'année.
D'autres records absolus de températures ont ensuite été battus dans l'été. Le 18 juillet, l'ensemble de la côte ouest (et même jusqu'aux côtes de la Manche) a atteint des températures jamais mesurées : 43 degrés à Arcachon, 40,1 degrés à Caen, 39,6 degrés à Boulogne-sur-Mer, ou encore 39,3 degrés à Brest. Dans la ville du Finistère, ce nouveau record dépasse de plus de 4 degrés le précédent.
Le mois de juillet le plus sec
En plus d'être exceptionnellement chaud, l'été 2022 a aussi été particulièrement sec. Sur l'ensemble des trois derniers mois, la France a fait face à un déficit de précipitations de -25% par rapport à la moyenne des années 1990 à 2020. Mais pour le mois de juillet, ce déficit atteint même -85%, ce qui en fait le mois de juillet le plus sec jamais mesuré en France.
La sécheresse, qui touchait déjà le territoire avant l'été, s'est donc accentuée ces derniers mois. Météo France parle d'une "sécheresse record se produisant en moyenne tous les 25 ans", mais ajoute que la sécheresse des sols est même plus généralisée que lors des précédents épisodes de 2003 et 1976.
Un été historique aujourd'hui, mais classique d'ici quelques décennies
Météo France évoque un été "emblématique des conséquences observées et futures du changement climatique en France". Samuel Sorin, chercheur et directeur du Centre national de recherches météorologiques (CNRM) explique : "A la moitié du XXIe siècle, on s'attend à ce que la moitié des étés soient similaires à l'été 2022". Les températures dans l'Hexagone se sont déjà réchauffées de 1,7 degré par rapport à 1900, et le nombre de jours de vagues de chaleur par an est neuf fois plus important sur la période 1989-2022 qu'entre 1947 et 1989.
L'institut météorologique rappelle les quatre risques clefs pour l'Europe identifiés par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) : des chaleurs extrêmes affectant les hommes et les écosystèmes, la perte de production agricole, le manque d'eau, et l'augmentation des crues et des inondations.
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