Température moyenne record, pluviométrie quasi normale... Ce qu'il faut retenir du bilan climatique de l'année 2023 de Météo-France

Article rédigé par Paolo Philippe
France Télévisions
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Un homme se rafraîchit dans une fontaine publique pendant une vague de chaleur, le 21 août 2023 à Paris. (MIGUEL MEDINA / AFP)
"Ce qu'on observe correspond aux tendances des projections climatiques", a expliqué la présidente-directrice générale de l'institut de prévisions.

Les années se suivent et se ressemblent. Selon le bilan climatique de l'année 2023, présenté jeudi 30 novembre au siège de Météo-France à Toulouse, l'année en cours a été la deuxième plus chaude jamais enregistrée depuis 1900, après 2022, en raison d'un été marqué par plusieurs vagues de chaleur et d'un automne aux températures record en France. "Ce qu'on observe correspond aux tendances des projections climatiques", a expliqué Virginie Schwarz, la PDG de l'institut de prévisions, aux côtés du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, et de la ministre chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure. Voici ce qu'il faut retenir du bilan de Météo-France.

Une année parmi les plus chaudes

L'année 2023 "devrait selon toute vraisemblance se classer au deuxième rang des années les plus chaudes dans l'Hexagone, avec une température moyenne de 14,2°C", a annoncé Météo-France, qui se base sur ses prévisions arrêtées au 24 novembre. Cela s'inscrit "dans la continuité de 2022, année la plus chaude que la France a connue depuis le début du XXe siècle". Le prévisionniste estime que l'anomalie thermique en 2023 devrait se situer "autour de +1,3°C" par rapport aux moyennes de saison sur la période 1991-2020.

Alors que les effets du réchauffement climatique causé par les activités humaines sont de plus en plus visibles en France et dans le monde, neuf des dix années les plus chaudes en France depuis 1900 ont été enregistrées après 2010, rappelle Météo-France.

Un été encore record 

"Les températures estivales 2023 se sont étirées en longueur, du mois de juin jusqu'à la mi-octobre, avec plusieurs épisodes chauds tardifs", explique Météo-France, qui classe l'été 2023 – juin, juillet et août, selon les météorologues au quatrième rang des étés les plus chauds jamais enregistrés en France depuis 1900, derrière 2003, 2022 et 2018.

Cet été, qui a été marqué par un mois de juin particulièrement chaud, a aussi connu une vague de chaleur tardive et exceptionnelle, entre le 17 et le 24 août. "C'est la plus longue et la plus intense jamais observée après le 15 août", a commenté Virginie Schwarz, notant que la probabilité qu'elle se produise a vraisemblablement "été multipliée par 100 en raison du réchauffement climatique".

Un automne exceptionnellement doux

"Avec le mois de septembre le plus chaud, le mois d'octobre au deuxième rang et un mois de novembre encore doux, l'automne 2023 sera le plus chaud jamais enregistré depuis 1900, devant les automnes 2006 et 2022", a calculé Météo-France dans son bilan annuel. La saison a notamment été marquée par deux épisodes de chaleur, entre le 3 et le 10 septembre, et entre le 27 septembre et le 13 octobre. Lors de son bilan mensuel fin septembre, l'institut de prévisions estimait que la température moyenne durant le mois de septembre avait atteint 21,5°C, soit entre 3,5°C et 3,6°C au-dessus de la température moyenne mensuelle lors de la période 1991-2020.

Une pluviométrie proche de la normale

"Après une année 2022 extrêmement sèche, la pluviométrie en moyenne sur l'année 2023 est proche de la normale, avec néanmoins de forts contrastes entre les saisons et les régions", a constaté Météo-France. En automne, "la France a connu une succession quasi ininterrompue de passages pluvieux, favorisée par un 'rail des dépressions' sur le proche Atlantique". Entre mi-octobre et mi-novembre, 32 jours consécutifs de pluie ont été recensés. "L'augmentation des contrastes hydrologiques [sécheresse et précipitations] se retrouve dans les projections climatiques", a précisé Virginie Schwarz.

Si l'année 2022 a été marquée par une sécheresse exceptionnelle, ce n'est pas le cas en 2023, où "les sols se sont ainsi considérablement réhumidifiés et sont désormais plus humides que la normale sur la quasi-totalité de la France, voire saturés par endroits". Les nappes restent toutefois déficitaires et "une sécheresse permanente touche l'arc méditerranéen, notamment le Languedoc-Roussillon", a rappelé la présidente-directrice générale de Météo-France.

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