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Augmentation des catastrophes naturelles : "On a aujourd’hui des capacités techniques pour prévoir qui sont très bonnes" explique un spécialiste

Alix Roumagnac, président de la société Predict, experte en prévention des risques météorologiques, souligne que l'ouragan qui a frappé les Etats-Unis cette semaine a fait quatre morts alors qu'"il y a 15 ans il y a eu plus de 1 800 morts" après le passage de la tempête Katrina. 

Article rédigé par franceinfo
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Dans les locaux de la societé Predict, experte en prévention des risques météorologiques. (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

Les catastrophes météorologiques ont été multipliées par cinq en un demi-siècle selon le dernier "atlas de la mortalité et des pertes économiques" de l’organisation météorologique mondiale. Pourtant, elles tuent de moins en moins de personnes.

"On a aujourd’hui des capacités techniques pour prévoir qui sont très bonnes", estime mercredi 1er septembre sur franceinfo Alix Roumagnac, président de la société Predict, filiale "risques" de Météo France.

franceinfo : Ce sont des systèmes d’alerte plus perfectionnés qui expliquent la baisse du nombre de victimes ? Vous avez davantage d’outils à votre disposition ?

Alix Roumagnac : Oui, Predict a été créé en 2005 pour faire ce travail d’alerte précoce multirisque que l’on a développé d’abord en France puis porté à l’international notamment dans les pays en voie de développement. Aujourd’hui, on se rend compte que l’évolution et la qualité des modèles de prévision, avec l’augmentation de la pertinence et de l’anticipation des phénomènes de prévisions et avec l’amélioration de la connaissance des pluies, permettent de faire des avertissements plus ciblés, plus anticipés. On constate déjà les conséquences du changement climatique. Ces conséquences sont très importantes, sur les vies humaines ou sur le plan économique et il est indispensable de s’adapter mais aussi d’atténuer.

Cette anticipation fait aussi que l’ouragan qui a frappé les États-Unis cette semaine n’a pas fait énormément de morts au regard des dégâts matériels et de la violence des vents ? On a mieux prévu ce phénomène ?

Dans cet exemple précis, il y a 15 ans presque jour pour jour, on a eu une tempête quasi équivalente : Katrina, catégorie 5 qui a touché la Louisiane en catégorie 3 et [cette semaine] Ida en catégorie 4 avec des vitesses de vents supérieures. Il y a 15 ans, il y a eu plus de 1 800 morts et aujourd'hui il y a eu environ quatre morts. On a une amélioration des qualités de prévisions mais aussi de la capacité des citoyens à écouter et à avoir les attitudes adaptées. La capacité à faire de la prévention, expliquer les bons gestes, est aussi très importante. On a aujourd’hui des capacités techniques pour prévoir qui sont très bonnes mais il faut continuer à travailler sur la manière dont on fait passer les messages aux citoyens parce que ces phénomènes vont exploser si on ne prend pas les bonnes attitudes dès aujourd’hui.

À quoi faut-il s’attendre dans les prochaines années ? Des tempêtes comme celles qui ont touché la vallée de la Roya ou le Nord-Est en juillet dernier ? Ce sera comme ça chaque année ?

Il y a un peu de variabilité, ce n’est pas systématique toutes les années mais tous les rapports confirment cette tendance d’augmentation des phénomènes extrêmes. Il est donc urgent de continuer cette politique de prévention. Aujourd’hui, on a des programmes pour aider les pays en voie de développement à se doter de ces outils. On a un projet avec Haïti, avec le Maroc, et c’est quelque chose qui va s’accélérer dans les années à venir.

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