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Reportage En Guadeloupe, les propositions de Jean Castex n'ont pas convaincu les grévistes : "Il a parlé pour parler"

Le Premier ministre a annoncé lundi qu'il ne reviendra pas sur l'obligation vaccinale mais a proposé une 'instance de dialogue" pour accompagner les soignants non vaccinés. Une mesure mal perçue sur les piquets de grève à Pointe-à-Pitre. 

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar et Laurent Macchietti
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une banderole contre le pass sanitaire accrochée au portail d'une caserne de pompiers à Petit-Bourg, en Guadeloupe, le 21 novembre 2021. (LARA BALAIS / AFP)

"Je n'ai pas écouté parce que je savais ce qu'ils allaient répondre." À Pointe-à-Pitre, dans l’entrée du CHU où se tient le piquet de grève Lena, une soignante suspendue, a préféré écouter de la musique plutôt que le Premier ministre, lundi 22 novembre. "Ils n'ont aucune solution à nous apporter", lâche la soignante, qui estime que la solution justement est "d'enlever cette loi conne !"

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Le rejet de l’obligation vaccinale des soignants est l’essence du mouvement de grève illimité lancé depuis une semaine sur l’île. À l’issue d’une réunion avec les élus et les parlementaires de la Guadeloupe, Jean Castex a annoncé lundi soir qu'il ne reviendra pas sur cette obligation mais a proposé "une instance de dialogue" pour accompagner les soignants non-vaccinés.

"On tourne en rond"

La création de cette "instance" pour convaincre et accompagner les soignants non-vaccinés est une pure perte de temps, résume Roselyne qui aurait préféré que l'on "crée une commission pour être au point avec ce que nous ressentons et qui soit traduit après à nos parlementaires. Car ce qui est illogique depuis la pose du préavis de grève c'est qu'aucune personne ne nous a rencontrés."

"Comment les gens peuvent aller parler pour nous ne sachant pas ce que nous voulons."

Roselyne, soignante

à franceinfo


Même sentiment chez Stéphanie technicienne de laboratoire : "On a demandé une négociation par rapport à nos revendications, et non pas une énième explication de l'intérêt de la vaccination. Ce n'est pas ça qu'on veut." Des soignants dont la conviction reste immuable. "On tourne en rond, lance l'un d'eux. Les gens qui ont décidé de ne pas se faire vacciner sont convaincus. On ne va pas faire marche arrière. Moi, je reste sur ma position, à savoir que je ne prendrai pas le vaccin."

"On est prêts à aller jusqu'au bout" 

À la caserne du Sdis des Abymes, cette "instance de dialogue" ne convainc pas non plus les pompiers, eux aussi concernés. "On est prêts à aller jusqu'au bout et perdre s'il le faut notre emploi mais on ne va pas revenir sur cette décision", affirme le lieutenant Gustave Gabriel, chef de groupe au centre de secours et représentant du personnel.

Pour Mythonie, lui aussi pompier, l’intervention du Premier ministre n’apporte rien : "Il a parlé pour parler. Il cherche à faire plus ou moins une médiation. Mais ça fait quatre mois que nous sommes dans la rue à marcher tous les samedis et aucun membre du gouvernement et même les politiques de Guadeloupe ont cherché à comprendre ce qui se passe." Quand on lui demande ce qui serait négociable., il envisage la possibilité "de mettre en place des tests PCR à chaque prise de garde".  

"Il y a une marge de négociation possible, mais il faut d'abord vouloir nous écouter."

Mythonie, pompier

à franceinfo

Une mission du ministère de l'Intérieur sera activée dès mardi pour examiner avec les professionnels de santé les conditions pour le déploiement de l'obligation vaccinale.

En Guadeloupe, les propositions de Jean Castex n'ont pas convaincu - Le reportage de Farida Nouar

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