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Pour la Californie, les chauffeurs de la société Uber sont des salariés

La décision de la justice américaine remet en cause le modèle économique de la start-up. Un porte-parole d'Uber a toutefois considéré que ce jugement n'était pas contraignant.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un client consulte sur son téléphone son application Uber à Washington le 25 mars 2015. (ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)

Un jugement attendu. La Californie a considéré, mercredi 17 juin, que les chauffeurs de la société de services de transport Uber (VTC) étaient des salariés et non des travailleurs indépendants. Cette décision remet en cause le modèle économique de la start-up qui ne paie ni salaires ni matériel, mais met en contact clients et chauffeurs via sa plateforme, qui prélève 25% de la course.

Dans un précédent jugement émis ce mois-ci, la commission du travail de l'Etat de Californie avait ordonné à Uber de rembourser à un de ses chauffeurs, Barbara Ann Berwick, plus de 4 000 dollars de dépenses. Uber avait fait appel de cette décision, qui ne s'applique qu'aux chauffeurs de Californie, devant un tribunal de l'Etat, à San Francisco.

Les conditions d'embauche sont définies par Uber

Uber prétend être une "plateforme neutre d'un point de vue technologique" pour ses chauffeurs indépendants, mais c'est elle qui pose la plupart des conditions d'embauche, a fait remarquer l'auditeur de l'Etat Stephanie Barrett.

Uber et ses dirigeants "sont impliqués dans chaque aspect des opérations", y compris les enquêtes menées sur les futurs chauffeurs et leur renvoi éventuel si leur évaluation s'avère trop faible, a-t-elle ajouté. Pour cette raison, Uber doit "indemniser son employé pour tout ce que l'employé dépense dans le cadre de ses fonctions". Mme Berwick avait demandé à être remboursée notamment des frais de péage.

Si la décision californienne était suivie au niveau mondial, elle remettrait en cause un des piliers du modèle économique d'Uber, qui est de considérer les chauffeurs comme des sous-traitants indépendants.

Un jugement "non contraignant", selon Uber

Sollicité par l'AFP, un porte-parole d'Uber a estimé que ce jugement était sans grandes conséquences, car il est, selon lui, "non contraignant et s'applique à un seul chauffeur". Les chauffeurs choisissent Uber "pour la flexibilité et le contrôle" dont ils disposent, et ils "peuvent choisir de gagner leur vie en travaillant pour plusieurs employeurs, y compris d'autres sociétés de transport", a-t-il fait valoir.

Uber est devenue une des start-up les plus chères au monde, avec une valeur estimée à 50 milliards de dollars. Elle a essaimé dans plus de 50 pays, quitte à violer les lois. Elle s'est aussi attiré l'opposition des chauffeurs de taxi traditionnels, qu'elle concurrence.

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