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14-Juillet : les autorités alertent sur le trafic des feux d'artifices illégaux sur les réseaux sociaux

Les mortiers, ces fusées multicolores, sont parfois utiliser pour viser, via des tirs tendus, les forces de l'ordre, en particulier autour des célébrations du 14-Juillet. Ce phénomène, difficile à enrayer, inquiète de plus en plus les autorités alors que les saisies augmentent. 

Article rédigé par Aurélien Thirard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un tir de mortier de feu d'artifice lors d'une manifestation en 2016. Photo d'illustration. (JEAN PIERRE NGUYEN VAN HAI-BARBI / MAXPPP)

Les feux d’artifice vont résonner pour célébrer le 14-juillet alors qu’un phénomène moins festif prend de l’ampleur et particulièrement le soir de la fête nationale.

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Les mortiers d'artifice sont utilisés comme des armes contre des policiers, mais aussi contre des pompiers. Ces derniers ont notamment été pris pour cibles par des tirs de mortiers d'artifice, lors de deux interventions dans la nuit du 13 au 14 juillet, dans deux communes en Seine-Maritime, faisant un blessé léger.

Des publicités sur les réseaux sociaux

Les mortiers de feu d’artifice sont des sortes de fusées multicolores, propulsés en tirs tendus. Le phénomène inquiète les autorités car ce sont des projectiles redoutables. Et ils peuvent également provoquer des dégâts tels que des vitres cassées ou des départs d’incendie. Ils peuvent aussi causer des blessures sérieuses, sans compter les acouphènes et les brûlures. Le trafic de ces mortiers s’organise comme celui de la drogue, avec ses plateformes criminelles et ses livraisons à domicile. Le business illégal sur internet prend de l'ampleur. Les chiffres des douanes montrent le développement du phénomène. En 2021, sur le réseau de fret postal ou chez les transporteurs 345 kg de marchandises ont été interceptés, contre 146 kg en 2020.

Désormais pour les acheter, les gens passent principalement par internet. Comme les livreurs de drogue à domicile, les trafiquants utilisent tous les codes d’internet. "Ils utilisent les codes des réseaux sociaux pour attraper une cible, qui est jeune, en utilisant des sortes de publicités évidement totalement illégale assez attractive avec des photographies un peu fun ou des prix cassés", explique Sonia Fibleuil, porte-parole de la police nationale. Le trafic est en train de se structurer.

Et tout le territoire est concerné. À Dijon, en 2021, les douanes sont tombées sur 530 mortiers d'artifice et 1 300 pétards dans des colis en provenance de Pologne. Ils devaient être distribués dans les Bouches-du-Rhône, l'Ardèche et le Rhône.

Les douanes ont découvert 530 mortiers d'artifice et 1 300 pétards dans des colis en provenance de Pologne. (DOUANE FRANÇAISE)

"On a peu de leviers pour agir"

Les autorités reconnaissent qu’il est difficile d’enrayer le phénomène. La législation s'est pourtant durcie, mais les maires se sentent démunis. C’est le cas de Laurent Jeanne, maire de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne. Il y a deux ans le commissariat de sa commune a été attaqué au mortier d’artifice. "On a peu de leviers pour agir parce que les ventes se font en dehors de la commune, explique Laurent Jeanne. Vous pouvez toujours faire un arrêté municipal en interdisant ce qui est déjà interdit, mais, en soi, est-ce que ça permettra d’avoir une réaction rapide ?"

"On a déjà eu des interpellations mais elles sont rares, parce qu’il faut pouvoir intervenir très rapidement."

Laurent Jeanne, maire de Champigny-sur-Marne

à franceinfo

Alors que rapporte ce nouveau business aux trafiquants ? Les données manquent. Mais pour avoir une idée, lors l’été 2021, à Vénissieux en banlieue lyonnaise, un homme qui se servait des réseaux sociaux pour vendre des pétards et mortiers d’artifice a été interpellé avec 112 000 engins dans son box. En un an, son trafic a généré 10 000 euros.

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