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Ce que l'on sait du projet d'attentat d'un groupe néonazi contre une loge maçonnique

Plusieurs membres d'un groupuscule néonazi, baptisé Honneur et nation, faisaient des recherches sur des explosifs lorsqu'ils ont été interpellés. Trois d'entre eux ont été mis en examen. 

Article rédigé par franceinfo
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Des membres du Raid lors d'une cérémonie d'hommage à Stéphanie Monfermé, tuée lors d'une attaque terroriste islamiste au commissariat de Rambouillet (Yvelines), le 30 avril 2021.  (DENIS CHARLET / AFP)

Le passage à l'acte n'était pas imminent. Mais leur action, baptisée "projet Alsace", selon BFMTV qui a révélé l'information, commençait à se concrétiser. Trois membres d'un groupuscule néonazi, interpellés mardi dans l'est de la France en raison de soupçons sur un projet d'attentat contre une loge maçonnique, ont été mis en examen vendredi dans la soirée. Ils ont été placés en détention provisoire, a indiqué, samedi 8 mai, une source judiciaire à franceinfo. Voici ce que l'on sait de ce nouveau coup de filet dans la mouvance d'ultradroite

Trois membres d'un groupuscule d'ultradroite mis en examen 

Ces trois suspects, deux hommes âgés de 29 et 56 ans et une femme de 53 ans, ont été mis en examen par un juge antiterroriste parisien pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", selon une source judiciaire à franceinfo. Trois autres personnes, deux hommes et une femme qui avaient été également arrêtées mardi et placées en garde à vue, ont pour leur part été relâchées, sans poursuite.

Ces interpellations, menées dans le Doubs et le Bas-Rhin par le Raid, ont eu lieu dans le cadre d'une enquête préliminaire du parquet national antiterroriste, ouverte en février sur ce groupuscule d'ultradroite baptisé Honneur et nation.

Les suspects sont soupçonnés d'avoir voulu préparer une action violente, potentiellement contre une loge maçonnique. Ils ont été interpellés à la suite d'échanges entre eux, et notamment parce qu'ils faisaient des recherches sur d'éventuels explosifs et avaient effectué des repérages.

Ils étaient en contact avec le complotiste Rémy Daillet 

Selon une source proche à l'AFP, certaines de ces personnes étaient en contact avec Rémy Daillet, figure du mouvement complotiste français résidant en Malaisie. Ce dernier est soupçonné d'avoir contribué à l'organisation de l'enlèvement en avril de la petite Mia, retrouvée depuis. Dans cette enquête, un mandat d'arrêt international a été lancé à l'encontre de cet ancien cadre du MoDem en Haute-Garonne, qui a été exclu du parti centriste en 2010.

D'après les informations de Marianne, c'est l'ancien secrétaire départemental du Front national de la jeunessse (FNJ) de la Corrèze qui a fondé le groupuscule Honneur et nation. "Crâne rasé, bras tatoués de sigles SS, Dudognon a quitté le FNJ en 2017 – plus d'un an avant que Jordan Bardella, actuel vice-président du Rassemblement national (RN) n'en devienne le directeur national, explique l'hebdomadaire. Dudognon, cuisinier de profession, affichait de longue date sur les réseaux sociaux sa fascination pour le IIIe Reich." Toujours selon Marianne, ce dernier a quitté le groupuscule et a été entendu dans le cadre de cette enquête, sans être mis en examen. 

L'ancien grand maître du Grand Orient potentiellement visé

Selon France Bleu Lorraine Nord, l'ancien grand maître du Grand Orient de France, Jean-Philippe Hubsch, était potentiellement ciblé. Ce dernier est sous le choc de cette annonce. 

Je suis forcément stupéfait lorsque j'apprends cela aujourd'hui.

Jean-Philippe Hubsch, ancien grand maître du Grand Orient de France

à France Bleu Lorraine Nord

"Je le suis encore plus quand on me laisse entendre que je pourrais avoir été la cible potentielle de cet attentat, confie Jean-Philippe HubschC'est une demi-surprise, car quand on est grand maître d'une obédience comme le Grand Orient, on est forcément particulièrement exposé, je l'ai été pendant tout mon mandat. J'ai pris des prises de positions importantes surtout à la fin de mon mandat, lorsqu'il y a eu des événement forts, comme après l'assassinat de Samuel Paty", poursuit-il. 

"Je regrette que des gens puissent imaginer réagir de la sorte, mais dans le monde dans lequel nous vivons, avec tout ce que nous venons de voir ces dernières semaines, je ne suis malheureusement pas surpris", conclut-il.

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