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Mort d'Arnaud Beltrame : "C'est un acte de bravoure exceptionnel et c'est un acte rare", souligne l'ancien patron du Raid

L'ancien patron du Raid Jean-Michel Fauvergue a réagi samedi sur franceinfo à la mort lors de la prise d'otages dans l'Aude du gendarme Arnaud Beltrame.

Article rédigé par franceinfo
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Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, grièvement blessé dans les attaques de Trèbes (Aude) et décédé le 24 mars 2018, est ici photographié le 13 décembre 2017.  (MAXPPP)

Le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a succombé à ses blessures dans la nuit de vendredi à samedi 24 mars, après s'être substitué à une otage vendredi à Trèbes, dans l'Aude. Le bilan de ces attaques terroristes dans ce département, commises par Radouane Lakdim, est désormais de quatre morts et 15 blessés. Jean-Michel Fauvergue, député LREM de Seine-et-Marne et ancien patron du Raid de 2013 à 2017 est revenu samedi sur la mort du gendarme Arnaud Beltrame.

franceinfo : Un tel acte est-il fréquent ?

Jean-Michel Fauvergue : C'est un acte de bravoure exceptionnel et c'est un acte rare. Cela s'est déjà vu, pas au niveau des forces de l'ordre, mais dans une affaire que le RAID avait traitée : l'affaire de la prise d'otage de Neuilly-sur-Seine [en mai 1993] où l'institutrice avait été substituée par une officier de pompier qui travaillait avec le RAID. Ce sont des choses qui sont exceptionnelles mais qui se sont déjà vues et cela comporte énormément de dangers. Ce sont des techniques à manier avec beaucoup de précautions et on l'a vu malheureusement aujourd'hui.

Comment dans ce cas négocier avec un terroriste ?

Sur les terroristes radicalisés, on a changé notre doctrine et on a transformé notre négociation en contact. Le but de la négociation est d'arriver à une reddition. On sait que ce genre de terroriste, qui non seulement n'a pas peur de la mort, mais en plus la recherche, veut mourir en combattant. Donc, on sait que la reddition ne sera pas possible et on transforme la négociation qui a pour but la reddition en contact pour avoir du renseignement en intervention.

Comment se passe la négociation ?

Le but, au départ, est évidemment toujours d'établir un contact et non pas une négociation, de manière à pouvoir avoir l'échange avec le terroriste, le laisser parler sur ce qu'il a envie de dire et de temps en temps essayer d'avoir des renseignements d'intervention. Combien y a-t-il d'otages, combien en a-t-il déjà tué, est-ce qu'il est seul, qu'est ce qu'il a comme type d'arme ? Cela permet de maîtriser le temps au niveau de l'intervention. Le temps doit être un facteur qui doit aider le GIGN et le RAID à intervenir. Cela nous permet du temps pour nous préparer sur une intervention rapide éventuelle.

En quoi la diversion est-elle nécessaire ?

Cela permet de savoir comment la colonne d'assaut va pénétrer, si l'on doit faire une diversion. Elle est nécessaire pour que le preneur d'otage ne s'occupe plus des otages mais riposte aux policiers et aux gendarmes. Pendant ce temps on se demande si on pénètre par plusieurs endroits en même temps ou par un seul.

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