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Où en est l'enquête, huit jours après les attentats de Paris ?

Suspects arrêtés, traque en cours... Francetv info revient sur les éléments connus. 

Article rédigé par franceinfo
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Des membres de la police technique et scientifique devant l'entrée de l'appartement où a été donné l'assaut le 18 novembre 2015 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Entre Paris, Bruxelles et jusqu'à la Turquie, la traque des terroristes se poursuit. Une semaine après les attaques du vendredi 13 novembre, à Paris et aux abords du Stade de France, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), les enquêteurs remontent la trace des différents commandos suspectés d'avoir perpétré ou commandité les attentats qui ont fait 130 morts et 350 blessés.

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Francetv info revient sur les éléments connus de cette enquête gigantesque. 

Huit des assaillants identifiés 

Trois équipes distinctes ont sévi vendredi soir, en lançant des attaques quasi-simultanées aux abords du Stade de France, au Bataclan et dans des bars et restaurants des 10e et 11e arrondissement, tuant 130 personnes. Pour l'heure, l'enquête mentionne au moins huit assaillants, dont sept sont morts. 

Les attentats du Stade de France ont été perpétrés par trois kamikazes : Bilal Hadfi, un Français de 20 ans, fiché en Belgique et deux hommes dont l'identité est incertaine. 

L'attaque du Bataclan a, quant à elle, été menée par une seconde équipe de trois hommes, dont deux, de nationalité française, ont été identifiés : Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans, fiché en France, et Samy Amimour, 28 ans, mis en examen en 2012 dans un dossier terroriste.  

Enfin, la troisième équipe comprenait au moins deux hommes, dont Brahim Abdeslam, 31 ans. A bord d'une Seat noire retrouvée le lendemain à Montreuil, ce commando a tiré sur des terrasses au cœur de Paris. Brahim Abdeslam s'est ensuite fait exploser à la terrasse d'un café. La présence ou non de Salah Abdeslam, son frère de 26 ans, reste floue. Enfin, si le procureur de la République a rapidement évoqué un groupe de trois hommes, le dernier n'a pas été identifié, mais il pourrait s'agit du jihadiste belge Abdelhamid Abaaoud.

Le rôle flou de Salah Abdeslam, l'homme en fuite 

Le rôle de Salah Abdeslam reste un mystère pour les enquêteurs. Ils savent qu'il a loué une Clio noire, avec laquelle il est arrivé dans le nord de Paris à 21h59. Ils se demandent désormais si c'est lui qui se trouvait au volant, après avoir déposé les trois kamikazes du Stade de France. Outre cette Clio, il a également loué la Polo du commando du Bataclan, et sa carte bancaire a servi à régler deux chambres d'un appart-hôtel à Alfortville, près de Paris, où ont logé des assaillants peu avant les attaques.

Dans un premier temps, les enquêteurs ont pensé qu'il avait pu faire partie du commando avec son frère. Mais ils se demandent désormais si Salah Abdeslam n'était pas plutôt l'homme chargé d'une attaque dans le 18e arrondissement mentionnée dans la revendication des attentats par le groupe jihadiste Etat islamique, mais qui n'a jamais eu lieu. Car c'est là qu'a été retrouvée la Clio. L'Obs rapporte par ailleurs que, porteur lui aussi d'une ceinture explosive, il aurait pu "reculer" avant de passer à l'acte. 

L'appel à témoins diffusé par la police française, le 15 novembre 2015, pour retrouver Salah Abdeslam, suspecté d'avoir participé aux attentats du 13 novembre à Paris. (POLICE NATIONALE / AFP)

Les deux hommes soupçonnés de l'avoir exfiltré, quelques heures après les attaques, ont en effet indiqué qu'ils l'ont retrouvé "choqué", selon le site de l'hebdo. En garde à vue, ils disent avoir déposé ce suspect-clé samedi dans Bruxelles, mais donnent chacun un lieu différent :  "l'un explique aux policiers avoir déposé Salah Abdeslam samedi au stade Roi Baudouin, l'autre assure qu'il est descendu du véhicule à un peu plus de 6 kilomètres de là, à Molenbeek", a indiqué BFM TV.

Abdelhamid Abaaoud, neuvième homme à Paris, le soir de l'attaque

Il pourrait être le neuvième homme, membre, avec les frères Abdeslam du commando dit "des terrasses". Le belge Abdelhamid Abaaoud, 28 ans, est présenté comme l'organisateur des attentats. Il a été tué mercredi, avec deux autres complices présumés, lors d'un raid mené à Saint-Denis. 

Les dernières avancées de l'enquête ont montré que ce jihadiste belgo-marocain avait manipulé une kalachnikov retrouvée dans une Seat noire, utilisée par le commando des terrasses et retrouvée à Montreuil. C'est également à Montreuil qu'il a été filmé le soir du carnage vers 22 heures par la caméra d'une station de métro.

Le "cerveau" présumé des attentats de Paris, Abdelhamid Abaaoud (photo non datée).
 (AP / SIPA)

La présence à Paris d'Abdelhamid Abaaoud alors qu'il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt international, trahit une défaillance de la lutte antiterroriste. "Nous ne savons pas" comment Abaaoud est rentré en France, a reconnu vendredi le Premier ministre Manuel Valls.

Une quatrième équipe arrêtée avant le passage à l'acte

La quatrième équipe, installée dans le centre de Saint-Denis, se préparait à frapper le quartier d'affaires de la Défense et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, selon des documents retrouvés dans l'appartement qu'ils occupaient. Dans ce commando présumé figure à nouveau le belge Abelhamid Abaooud. 

Une femme présentée comme sa cousine, Hasna Aitboulahcen, 26 ans, a aussi été tuée dans l'assaut du Raid. Contrairement à ce qui a été dit dans un premier temps, elle ne s'est pas fait exploser. Elle aurait aidé le suspect à trouver la planque de Saint-Denis, Reste à identifier le troisième homme, qui s'est fait exploser dans l'appartement.


Le récit du raid de Saint-Denis

Trois complices présumés inculpés en Belgique

Un suspect arrêté jeudi en Belgique a été inculpé pour terrorisme en lien avec les attentats commis à Paris le 13 novembre, a indiqué vendredi le Parquet fédéral belge. "Il est inculpé de participation à des attentats terroristes et participation aux activités d'un groupe terroriste", selon cette source.

Deux autres complices présumés ont été arrêtés en début de semaine dans le quartier de Molenbeek, à Bruxelles, et sont entre les mains de la justice belge. Mohammed Amri, 27 ans, et Hamza Attou, 20 ans étaient avec Salah Abdeslam à bord d'une Golf contrôlée à Cambrai (Nord) samedi matin. 

La police avait par ailleurs interpellé sept personnes dans l'entourage de Bilal Hadfi, l'un des terroristes du Stade de France. Tous ont été libérés après avoir été interrogés. 

Un Belge, soupçonné d'avoir "fait des repérages à Paris", arrêté en Turquie

Samedi, la police turque a interpellé un Belge d'origine marocaine soupçonné d'avoir effectué des repérages en vue des attentats parisiens. Selon l'agence de presse turque Dogan, Ahmet D., 26 ans, a été appréhendé dans un hôtel de luxe d'Antalya sur la côte sud de la Turquie. 

Deux autres individus, de nationalité syrienne, ont par ailleurs été interpellés sur une route des environs. Ils sont soupçonnés d'avoir été envoyés à Antalya par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) pour aider Dahmani à passer sans mal la frontière syrienne. Leur arrestation a eu lieu alors qu'ils s'apprêtaient à le retrouver.

 90 personnes placées en garde à vue en France 

Depuis la mise en place de l'état d'urgence vendredi soir, 793 perquisitions administratives ont été menées, 90 personnes placées en garde à vue, 164 assignées à résidence et 174 armes saisies. Selon le ministère de l'Intérieur, 18 sont des armes de guerre, 84, des armes longues, et enfin, 68 sont des armes de poing. Toutes n'ont pas un rapport direct avec l'enquête sur les attentats mais visent les milieux islamistes ou du grand banditisme. 

Parmi les personnes en garde à vue figure Jawad Bendaoud. Cet habitant de Saint-Denis est accusé d'avoir prêté un appartement aux jihadistes tués mercredi dans le raid mené dans la ville de Seine-Saint-Denis. 

Deux suspects ont emprunté la route des migrants pour venir en France

Au moins deux des kamikazes du stade de France ont suivi le chemin des migrants pour venir en Europe. Selon des informations révélées par la presse grecque, tous deux ont été contrôlés le 3 octobre en Grèce. L'un en présentant un passeport syrien au nom de Mohammad Al-Mahmod, l'autre avec un faux passeport au nom d'Ahmad Al-Mohammad, un soldat syrien des troupes loyales à Bachar al-Assad, tué il y a plusieurs mois. 

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