: Info franceinfo Le jihadiste Salim Benghalem, considéré comme l'un des commanditaires des attentats de 2015, est annoncé mort par sa famille
Selon nos informations, la DGSI dispose également d'une note faisant état de la mort de cet homme de 38 ans, proche des frères Kouachi.
Le jihadiste français Salim Benghalem est mort en Syrie, annonce sa famille à franceinfo. Ses proches ont été informés, jeudi 10 mai, par une "personne de confiance" se trouvant sur place. L'homme, considéré comme l'un des commanditaires des attentats de janvier 2015 à Paris et soupçonné d'avoir un lien avec les terroristes du 13-Novembre, serait mort en "novembre 2017 dans un bombardement du régime syrien", d'après ce contact, qui leur a montré une photo.
Selon nos informations, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dispose également d'une note faisant état de sa mort. Les services de renseignement restent toutefois prudents, faute d'éléments matériels (document authentifié, test ADN...) attestant formellement de son décès.
Sur la liste noire des Etats-Unis
Salim Benghalem est une figure du jihadisme français. En janvier 2016, celui qui a grandi à Cachan (Val-de-Marne) a été condamné – en son absence – à quinze ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris pour l'acheminement de plusieurs Français en Syrie, via une filière démantelée en novembre 2013.
Présenté comme un bourreau du groupe Etat islamique, l'homme de 38 ans a été inscrit en septembre 2014 sur une liste de cadres de l'organisation terroriste par les Etats-Unis. Il est également poursuivi pour enlèvement et séquestration car il est soupçonné d'avoir été l'un des geôliers des quatre journalistes français libérés en avril 2014, après dix mois de captivité en Syrie.
Proche des Kouachi
Son nom apparaît dans l'enquête sur les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, commis en janvier 2015, pour lesquels il est même considéré comme l'un des cerveaux des attaques. Salim Benghalem, qui s'est radicalisé à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), où il a été incarcéré de 2002 à 2008 pour une affaire de meurtre, a fait partie de la filière dite "des Buttes-Chaumont", où gravitaient les frères Kouachi.
Dans une vidéo de propagande de l'Etat islamique diffusée le 12 février 2015 et tournée sous la contrainte par un otage britannique, le journaliste John Cantlie, Salim Benghalem se "réjouit" des attentats commis par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Il y salue également le terroriste Mohamed Merah, "qui a fait quelque chose d'extraordinaire".
Ciblé par un bombardement en 2015
Les enquêteurs du Terrorism Research and Analysis Consortium estiment même qu'il pourrait être l'un des commanditaires des attentats du 13-Novembre, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
Du côté des autorités, ni le ministère des Affaires étrangères ni celui de l'Intérieur ne confirment l'information de sa mort, "à prendre avec prudence", selon la place Beauvau. La politique du Quai d'Orsay est de ne pas commenter le sort des jihadistes français en Syrie. Comme le révélait Le Monde, Salim Benghalem avait été ciblé par un bombardement de l'armée française à Raqqa en octobre 2015. Mais, selon nos informations, il avait repris contact avec sa famille, faisant savoir qu'il avait échappé à l'attaque. Il fait toujours l'objet d'un mandat d'arrêt émis par la justice française.
D'autres morts de jihadistes ont pu être annoncées par le passé mais se sont finalement révélées fausses, comme ce fut le cas pour Omar le Tchétchène, ou Omar Omsen, le jihadiste français originaire de Nice dont "Complément d'enquête" avait retrouvé la trace en Syrie en mai 2016. Sa mort avait pourtant été annoncée par des proches en juillet 2015.
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