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Etat islamique : qui est Salim Benghalem, ce Français placé sur la liste noire des Etats-Unis ?

Il figure sur un document du gouvernement américain qui liste les dix personnes les plus dangereuses du groupe islamiste. Pour les Etats-Unis, ce Français est un des bourreaux de l'EI.

Article rédigé par Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une photo de jihadistes de l'Etat islamique en Syrie, diffusée sur le compte Twitter de Al-Baraka news, le 11 juin 2014. ( ALBARAKA NEWS / AFP)

Il est sur la liste noire des Etats-Unis. Salim Benghalem est un Français considéré comme l'un des bourreaux de l'Etat islamique en Syrie. Jeudi 25 septembre, le département d'Etat a publié la liste des Specially Designated Global Terrorists (en anglais) avec les noms de deux organisations terroristes, et d'une dizaine de combattants. Le sien y figure, comme l'ont repéré Europe 1 et Le Monde.fr

D'après des informations du Monde (article pour abonnés), publiées mercredi 1er octobre, l'homme de 34 ans est visé depuis le mois de mai par un mandat d'arrêt international émis par un juge anti-terroriste parisien dans le cadre d'une information judiciaire en cours.

Que sait-on de lui ?

Condamné pour tentative de meurtre dans le Val-de-Marne

Salim Benghalem est âgé de 33 ans. Il a grandi à Cachan, dans le Val-de-Marne. "Vers 17 ans, le jeune homme ne va plus à l'école, et se tourne vers la drogue", indique Europe 1. Le 22 juillet 2001, le jeune homme, accompagné d'un ami, se rend armé dans une cité de Cachan et tire à plusieurs reprises en direction d'un véhicule. Une des personnes visées meurt. Salim Benghalem est condamné à onze ans de prison pour tentative de meurtre en 2007. Son ami est condamné pour meurtre.

Au moment du procès, auquel Libération avait assisté, le psychiatre a relevé une "discordance entre les faits et la personnalité des prévenus". Mais Lev Forster, son avocat de l'époque, se dit aujourd'hui étonné par l'apparition de son nom sur une liste de terroristes. "Il n'avait aucun discours particulièrement religieux. Je n'ai pas ressenti de haine à l'égard de la société française ou d'une religion quelconque", témoigne-t-il, interrogé par Europe 1.

"Je me demande si ce n'est pas un homonyme", dit son avocat

Salim Benghalem est sorti de prison en 2010. Ensuite, on perd sa trace. Toutefois, selon Le Monde, c'est à cette époque qu'il entre dans la ligne de mire des services de renseignement français, après une garde à vue en juillet de la même année. Le quotidien indique mercredi qu'il se serait radicalisé à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).

Mais son avocat, lui, affirme qu'il n'a pas revu son client depuis sa libération. "Je me pose sérieusement la question, sous réserve des informations que possèdent ceux qui l'ont mis sur la liste noire, de savoir s'il ne s'agit pas d'une homonymie ou d'une usurpation d'identité tellement ce qu'on lui reproche est loin de la personne que j'ai connue", a-t-il déclaré à Metronews, lundi.

Pourtant, les Américains le présentent comme un "bourreau" de l'organisation islamiste. "Si ce bourreau est bien le Salim que j'ai côtoyé, il faut qu'il se reprenne en main. Salim est quelqu'un de qualité, intéressé par les autres et l'épanouissement des autres. Il ne doit en aucun cas rentrer dans des dérives qui soient la négation d'un autre être humain", estime encore son avocat dans le quotidien.

Salim Benghalem, qui est déjà sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, va dorénavant être soumis par les autorités américaines à une série d'interdictions, précise Le Monde.fr. "Ses possessions, présentes ou futures, soumises au droit américain, vont être saisies ; toute personne qui lui procurerait une assistance matérielle ou l'aiderait dans ses projets pourront être poursuivies pour financement ou assistance à une entreprise terroriste."

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